En 2005, le gouverneur de l’Utah met en place le plan « Housing First » ; pour palier à l’augmentation de ses SDF l’état a trouvé la solution qui semble couler de source : pour réduire le nombre de SDF, il faut tous les reloger d’ici 2015.
John Huntsnam, gouverneur de l’Utah en 2005, est parti d’un constat : un sans-abri coute plus cher à la collectivité dans le rue que logé. En effet, en accumulant les frais d’hospitalisation et soin médicaux, ce sans abri coute à la communauté 16 000 dollars, tandis que logé et bénéficiant d’une assistance sociale, il en coutera 11 000. La condition pour avoir accès à ce programme est d’avoir un lien régulier avec un assistant social, afin de permettre la réinsertion. Selon The Independt, le nombre de sans-abri a ainsi chuté de 78% en huit ans, et l’objectif de 100% devrait être atteint à la fin de l’année.
Un cercle vertueux
Le but est de baisser l’exclusion sociale des SDF. En leur offrant un logement fixe, on offre aux sans-abris une possibilité de trouver un travail : ils ont un endroit pour se laver, être présentable, et ne sont plus épuisé par la vie dehors. Ils ont aussi, une meilleure image d’eu même.
Un travail sur les addictions est aussi présent dans le programme : en plus de soigner les individus, on les éloigne de leurs démons, et en le socialisant, on leur permet d’avoir une seconde chance. En effet, on demande aujourd’hui aux toxicomanes de se soigner avant de pouvoir prétendre à un logement, ce qui est extrêmement difficile à faire isoler et dans des conditions de vie aussi dures que la rue. Avec ce programme, les sans-abris sont soignés parallèlement à leur réinsertion. Le but est donc de les socialiser sur la durée, et ainsi de rompre l’alternance «logement précaire-rue » qui accrue l’instabilité.
Une fois sociabilisé, les individus vont consommer, et ainsi payer des impôts, ce qui va augmenter les recettes de l’Utah.
Et en France ?
Il y aurait en Europe plus de 11 millions de logements vacants pour 4,1 millions de sans-abris, selon une étude réalisée en février 2014 par The Gardian. Ce chiffre élevé serait dû à la spéculation immobilière. En France, il y aurait 2,4 millions de logements vacants pour environ 700 000 sans-abris et 3,5 millions de mal logés.
L’association Aurore propose ce type de programme en France, pour les SDF victimes de maladies mentales. Elle remarque qu’après douze mois d’expérimentation, le temps d’hospitalisation est deux fois moins élevé si le sans-abri est relogé.
Une piste intéressante à explorer pour le gouvernement Hollande, alors que le nombre de SDF a doublé depuis 2011.