Après avoir été ravagé par les flammes au mois de juillet, le secteur de Landiras, en Gironde, se retrouve de nouveau confronté à un incendie « très vigoureux » qui a entrainé l’évacuation de près de 10 000 personnes et le départ en flamme de plus de 6200 hectares de forêt.
Un premier incendie massif en juillet
Tout juste un mois après avoir vu près de 13 000 hectares de forêt partir en fumée, la commune de Landiras et son secteur ne sont pas en reste. Un nouvel incendie a repris sur son secteur entrainant l’évacuation de près de 10 000 personnes et le départ en flamme de plus de 6200 hectares de forêt. Depuis mardi 9 août après-midi, c’est l’équivalent de « dix terrains de football par minute » qui partent en feu, selon le Commandant Alexandre Jouassard, porte-parole de la Sécurité civile.
Un feu jamais réellement éteint
Le 25 juillet, Fabienne Buccio, préfète de Gironde avait affirmé que le feu de Landiras était « fixé », après avoir détruit 13.800 hectares de forêt. Alors comment expliquer cette reprise ? D’une part, « le feu n’a jamais été déclaré éteint », rappelle Christophe Chantepy, expert défense des forêts contre l’incendie à l’Office national des forêts (ONF). « Depuis trois semaines, les pompiers sont présents sur le secteur et éteignent tous les jours des foyers », souligne-t-il. « À certains endroits, il existe des souches où tout n’avait pas été passé sous l’eau lors des opérations de noyage. Noyer 13.000 hectares est très difficile. Les pompiers ont aussi cherché à noyer les lisières, d’où le feu peut repartir. Cela nécessite un gros travail. »
Des conditions météorologiques défavorables
D’après Christophe Chantepy, les conditions météorologiques ont compliqué la tâche. « Depuis juillet, il n’y a pas eu une goutte de pluie, il fait toujours chaud, et le temps devient même caniculaire ces derniers jours », Il ajoute qu’ « avec un peu de vent pour attiser les braises, le feu peut potentiellement reprendre. »
La forêt de Landiras, comme toutes celles du massif aquitain, est particulière. « Historiquement, il s’agissait de marais qui ont été drainés puis replantés », explique l’expert de l’ONF. « Les premières couches du sol sont donc assez souvent composées d’un équivalent de tourbes (une matière inflammable). Le feu, lorsqu’il a été très intense comme en juillet, est entré dans les profondeurs du sol, où il reste en combustion lente. Noyer tout cela est très long. Il y a de grandes chances que cela soit à l’origine de cette reprise. »
Seules d’importantes pluies pourraient permettre d’éteindre définitivement les flammes. « Les pluies attendues pour dimanche et lundi pourraient être salutaires afin de noyer le feu », espère Christophe Chantepy. D’après l’expert de l’ONF, « avant la pluie, il sera difficile de se rendre maîtres du feu. »