Le bureau de contrôle de la vie sauvage a découvert que certaines familles rurales pauvres du Nord de l’Inde livraient leurs parents âgés aux tigres afin de toucher une indemnité après leur mort.
Dans le nord de l’Inde, près de la réserve naturelle de Pilibhit où vivent notamment des tigres, sept attaques de félin ont été recensées depuis février dernier. Les accidents arrivent, certes, mais sept d’entres eux… c’est assez suspect.
De plus, le Bureau de contrôle des crimes de la vie sauvage (WCCB) a remarqué que les victimes étaient presque toutes des seniors et a donc décidé de mener une enquête.
C’est alors qu’ils s’aperçoivent que des familles pauvres livrent en fait leurs parents âgés aux tigres en pleine forêt pour toucher l’indemnité promise par le gouvernement en cas d’attaque d’un membre de la famille par un félin protégé dans une réserve naturelle. Autrement dit : ils condamnent leurs parents à mourir d’une attaque de tigre et tout ça … pour toucher de l’argent.
Les personnes sacrifiées aux tigres sont volontaires
D’après le Times of India, les habitants de cette ville rurale pauvre assurent que leurs aînés étaient volontaires. Jarnail Singh, 60 ans, affirme en effet qu' »ils pensent que puisqu’ils ne peuvent pas puiser leurs ressources de la forêt, c’est la seule façon pour leur famille d’échapper à la pauvreté ».
Le premier juillet, une femme de 55 ans aurait été tuée par un tigre dans son champ. Cependant, en inspectant l’endroit, les experts ont démenti l’affirmation car les habits de la femme ont été trouvés ailleurs, et des traces de tracteur menaient à une forêt proche de l’endroit où elle est morte, 1.5 km à travers la forêt. Ils ont donc conclu que son corps avait été déplacé afin de recevoir l’indemnité. A la suite de l’enquête, la direction de la réserve a donc rejeté la plainte de la famille pour dommages et intérêts.
363 millions de pauvres en Inde
Selon le rapport : « La pauvreté en Inde – une bombe à retardement » du chercheur Christophe Jaffrelot, la pauvreté croissante du pays peut s’expliquer avec le « désintérêt croissant de l’Etat pour le secteur agricole et la baisse des prix agricoles depuis 1991 ». Le taux de croissance du produit agricole est ainsi passé de 3,5% dans les années 1990 à 2% dans les années 2000-2010.
Toutes les solutions possibles sont donc explorées dans ce pays afin d’échapper à la pauvreté, qui concerne 363 millions de personnes, soit 29,5% de la population. La misère est d’autant plus présente dans le nord-est du pays, où se trouve justement la réserve de Pilibhit et les tigres.