Derrière Foodease se cache Alexis, jeune homme âgé de 33 ans. Alexis a accepté de revenir sur la création de sa page Instagram, sa passion pour la street-food, son choix de créer un guide alternatif aux guides traditionnels et enfin ses projets. Entretien.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Alexis et je suis âgé de 33 ans. Mon parcours est assez classique. Après avoir obtenu mon bac S, je me suis dirigé en classe préparatoire aux grandes écoles et j’ai ensuite intégré une école de commerce, l’école Supérieure de Commerce de Toulouse et je suis devenu consultant financier.
Je me suis rendu compte que travailler pour une grande entreprise ne me plaisait pas et j’ai décidé de me lancer dans l’évènementiel. En effet, en parrallèle de mon travail, j’ai rejoint une agence d’évènementiel qui faisait des évènements 10 dimanches par été en 2013. Et c’est aussi durant cette année que je me suis pris d’amour pour la street-food.
Bien que le compte Foodease me prenne énormément de temps, je travaille également en tant que consultant en social media pour des start-ups.
Quand as-tu créé ton compte Instagram FoodeaseParis ?
Mon compte Instagram Foodease a été lancé en octobre 2016. A cette période, peu de gens étaient présents sur Instagram dans la food et j’ai donc pris l’espace laissé vacant par les guides traditionnels.
J’adore retransmettre le monde de la pause-déjeuner en parlant comme un passionné à ma communauté à travers mes posts Insta. Ce que je retransmets à travers ces photos est à la fois différent et réel de ce que proposent les guides traditionnels. En effet, je teste et je valide personnellement toutes les adresses qui sont publiées sur mon compte.
Comment t’es venue l’idée de mettre en avant les adresses street-food de Paris ?
A l’origine, ce sont mes amis qui me demandaient souvent de leur conseiller des restaus sympas en fonction de leur géolocalisation. Par la suite, cela a germé l’idée de mettre en avant les petites adresses de quartier et donc de créer une sorte de guide sur Paris.
J’ai donc fondé Foodease seul et je le fais depuis bientôt quatre ans avec passion, j’aime avant tout échanger et rire avec les abonnés. Je n’aime pas me m’afficher sur Instagram car je souhaite garder une certaine discrétion et puis comme dit Alexis : « La star, ce sont les plats des chefs, pas moi ! ». Il faut savoir que je m’occupe de tout, tout seul : c’est-à-dire, le post Insta, la retouche photo ainsi que l’animation de la communauté de Foodease. J’adore ce que je fais !
Comment se passe un « partenariat » entre toi et le restaurant que tu valorises à travers un post Instagram ?
Ce sont souvent les restaurateurs qui me démarchent afin que je me rende dans leur établissement. J’ai une approche complètement différente concernant le contact avec les restaurants. J’essaie d’en savoir plus sur le restaurant, son histoire, leur manière de cuisiner mais également l’histoire qu’il y a derrière le plat. J’aime instaurer une relation de confiance entre le restaurateur et moi.
Il faut savoir que je goûte tous les plats et que rien n’est publié sans avoir au préalable été testé. Je ne mets que des plats faits-maison. Je suis ouvert à toutes les cuisines. Qu’elle soit méditerranéenne, africaine, nord ou sud-américaine, européennes ou asiatique, j’ai envie d’essayer toutes les cuisines et je trouve cela très enrichissant.
As-tu des critères de sélection concernant les établissements de bouche ?
Oui. J’ai trois critères de sélection pour les restaurants. Le premier critère est la qualité des produits, qu’ils soient frais et maison. Le second critère est le savoir-faire et l’originalité : une nouveauté et un concept novateur, qui vient casser les codes comme le font certains restaurants. Et le troisième critère est l’expérience client. Cela inclut l’accueil, la qualité de l’assiette et le prix.
Les adresses de restaurants que je publie sur Insta oscillent entre 10 et 15€. Soit un ticket moyen de 10/12€. Pour un ou deux euros de plus que dans les chaines de fast-food, on peut se rendre dans une adresse de qualité et cela permet de soutenir l’indépendant de quartier et également le fait-maison.
Selon toi, les restaurants que tu mets en avant via tes posts Insta ressentent-ils un avant/après en termes de fréquentation ?
Au fil du temps, je me rends compte que ma venue dans un établissement peut avoir un impact important en fonction des jours et des produits proposés. Par exemple, les pizzas et burgers sont largement plébiscités par ma communauté. Je trouve ça valorisant de voir que les adresses que je recommande sont souvent appréciées par ma communauté authentique.
Récemment, tu as mis en place le concept « Lève ton verre » avec plusieurs établissements parisiens ainsi que la création d’une map. Peux-tu nous en dire plus ?
Suite à la crise sanitaire et économique qui a conduit au confinement, les petits restaurants de quartier ont perdu beaucoup d’argent. Les gens n’allaient plus au restaurant et ne commandaient plus à emporter.
J’ai donc lancé le concept « Lève ton verre » avec 15 commerces qui sont présents sur la map, chaque jour de nouveaux commerces rejoignent l’initiative solidaire à but non lucratif. Tout en donnant envie aux gens de se rendre dans les adresses de quartier. Cela est simple : dès qu’un client commande un plat dans un des restaus partenaires, ce dernier lui offre un soft en guise de remerciement.
Par ailleurs, depuis le début du déconfinement, je réalise des street-reportages en plus d’interviews afin de recueillir le ressenti des restaurateurs, leur façon nouvelle de s’organiser, la réouverture des terrasses et aussi de mieux comprendre comment ils ont vécu cette longue période de fermeture forcée.
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Sur Internet, on peut voir que ton site est en cours de réalisation. Quand sera-t-il disponible ?
Durant le confinement, j’ai énormément travaillé sur le site Internet afin de me diversifier mais j’ai mis ça en stand-by en raison de la reprise de mes activités et pour me donner à 100% sur « Lève ton verre ». De nos jours, les gens vont sur Instagram pour rechercher un restaurant et je trouve que créer un site juste pour obtenir davantage de notoriété n’apporte rien.
Je continuerai le site dès que j’aurais le temps. Cependant, je souhaite qu’il soit qualitatif, lisible et convivial mais qu’il se différencie de ce qui peut se trouver sur Internet. Le site Internet arrivera à un moment donné, c’est certain.
Quels sont tes objectifs professionnels sur le long-terme ?
A long-terme, je souhaiterais développer Foodease mais je ne sais pas encore comment. J’ai envie de créer un guide alternatif aux guides traditionnels qui perdure dans le temps avec ou sans moi. Si je venais un jour à arrêter, j’aurais posé les bases et quelqu’un d’autre pourra reprendre cela tout en respectant et développant ce que j’ai fait.