Ce dimanche lors de la nuit 2 de Wrestlemania 37, Big E défendra son titre Intercontinental contre Apollo Crews dans un « Nigerian Drum Fight ». À l’approche de ce combat, l’actuel champion s’est entretenu avec les journalistes du monde entier. Ce dernier revient dans cet entretien sur le combat à venir, l’évolution de sa carrière chez WWE ainsi que son engagement dans le mouvement « Black Lives Matter ».
Un défi de taille au Showcase of the Immortals
C’est avec son sourire habituel que le champion aborde sa prochaine défense de titre. Si Big E n’en est pas à son coup d’essai sur la plus grande scène catchesque de l’année, l’affrontement de ce dimanche reste pour autant son premier match simple à Wrestlemania. Un challenge que le catcheur de 35 ans prend avec beaucoup de sérieux: « Ma rivalité avec Apollo est la première de ma carrière qui amène autant d’intensité ». En effet, les deux hommes s’affrontent depuis le début de l’année et la guerre a amené au changement de personnage de son rival, Apollo Crews. Un heel-turn qui lui a permis, selon Big E, de s’affirmer comme un talent majeur de la compagnie de Stamford. « Les gens sont beaucoup plus investis en lui depuis que la présentation de son personnage a changé », déclare le champion, qui ajoute d’ailleurs qu’Apollo Crews est doté d’un talent exceptionnel sur le ring.
Le changement de caractère d’Apollo Crews apporte également « une nouvelle dynamique » pour Big E, différente des nombreux matchs auxquels les catcheurs se sont déjà livrés cette année. Par ailleurs, l’affrontement de ce dimanche sera marqué par le retour des fans dans une arène depuis le début de la pandémie. Un retour que le champion Intercontinental attend avec impatience, affirmant que les fans sont aussi importants que les catcheurs présents sur le ring. « On fait de notre mieux avec le Thunderdome, mais notre réussite dépend des fans. Quand vous regardez le succès de Goldberg chez WCW, le Yes Movement ou plus récemment la KofiMania, tout cela fut possible grâce aux fans » déclare Big E. Ce dernier s’est d’ailleurs vu quelque peu critique du Thunderdome, confiant qu’il était compliqué de s’investir lorsque quelqu’un lance un chant « This is awesome » depuis un camion de production.
Ainsi, Big E se dit motivé comme jamais afin de donner le meilleur de lui-même pour les fans ce dimanche. Le week-end de Wrestlemania verra les fans de retour dans les tribunes pour la première fois en plus d’un an. En effet, 25 000 personnes sont attendues par nuit durant l’évènement au Raymond James Stadium à Tampa en Floride. Ce même stade où 18 ans plus tôt, un jeune Ettore Ewen – désormais champion Intercontinental chez WWE – participa au « All Star Game » de son équipe lycéenne de football américain. Le champion catchera à domicile ce week-end donc, et retrouvera son public natal après une année marquée par la crise sanitaire. Si la crise liée au Covid-19 a empêché les catcheurs de ressentir des frissons lors des acclamations d’une foule en délire, elle n’a pas eu que des désavantages. En effet, Big E souligne les bienfaits de la diminution des temps de trajets qu’a amené la pandémie: « Avant, je pouvais ne passer que 3/4 jours par mois chez moi. Aujourd’hui, étant donné que nous filmons tout à Orlando en Floride, je dors tous les jours chez moi. ». Pour autant, Big E rajoute que rien ne remplacera l’euphorie provoquée par les fans, lui qui a été marquée par le cash-in de Dolph Ziggler en 2013 ou le retour des Hardy Boyz à Wrestlemania 33 pour ses raisons.
L’importance du New Day dans sa carrière chez WWE
Bien qu’il marche désormais seul du côté de Smackdown, Big E n’a pas pour autant oubié ses « frères » du New Day. Le clan qu’il compose aux côtés de Kofi Kingston et Xavier Woods a marqué la division par équipe de WWE pendant de nombreuses années. Le clan, en pause depuis l’édition 2020 de la Draft de WWE, a permis selon Big E d’être « plus confiant en tant que catcheur ». En effet, avant cela, le lutteur incarnait un catcheur imposant, rude et sans émotion ; un personnage: « vu beaucoup trop de fois de nos jours à la télé », confie avec le recul le catcheur. Aujourd’hui, grâce au New Day, Big E assure que « personne ne peut faire ce [qu’il] fait ». Ce dernier ajoute que le développement de son personnage lui a permis de mieux divertir le public en étant plus fun. En outre, son run avec le New Day lui a donné l’une des rivalités les plus marquantes de ses dernières années lorsqu’ils affrontaient les Usos. Big E cite le Hell In A Cell Match ou la Rap Battle entre les deux équipes comme deux des moments les plus marquants de sa carrière.
Pour autant, Kofi Kingston et Xavier Woods ne sont pas les seuls à avoir eu une influence dans la carrière de Big E chez WWE. Ce dernier mentionne Curt Hawkins comme étant à l’origine de son finisher, ; qui s’appelait à l’époque le « BodyBag » – en français, le « sac mortuaire » -. De plus, Michael Tarver et Joey Mercury lui ont permis, à l’époque de la FCW – Florida Championship Wrestling, l’ancienne compagnie de développement de WWE -, de se différencier des autres catcheurs du roster. La séparation temporaire du New Day l’a également: « forcé à [lui] trouver une identité propre » Même si Big E soutient que ses coéquipiers du New Day lui manque, il affirme pour autant que ce run en solo du côté de Smackdown était son choix. D’ailleurs, il n’est pas question d’une confrontation entre les membres du New Day selon l’actuel champion Intercontinental: « pourquoi j’irais affronter mes frères quand il y a des dizaines d’autres catcheurs à affronter ? ». Depuis octobre, Big E a croisé sur sa route des adversaires comme Sheamus ou Sami Zayn. Des lutteurs pour qui Big E a un profond respect: « j’ai adoré la brutalité de la feud avec Sheamus et le côté très divertissant de Sami Zayn », ajoute t-il.
Outre le catch, l’année 2020 fut également marqué pour Big E par le tragique assassinat de George Floyd. Une disparition qui a « profondément affecté » le lutteur qui s’est senti déboussolé suite à l’évènement. Ainsi, le catcheur a décidé d’utiliser sa notoriété pour lutter contre le racisme systémique. Une forme de racisme que Big E ressent encore aujourd’hui: « Quand on revoît ces photos en noir et blanc dans nos livres d’histoires, on se dit que la racisme existait il y a fort longtemps. Or, ce n’était pas si lointain et ce racisme existe toujours. Il faut éduquer nos enfants en continuant à leur raconter des histoires à ce sujet ». Par conséquent, Big E a décidé de lancer avec deux de ses amis – Jonathan Davenport et Andreas Hale – une série animée en 3D intitulée « Our Heroes Rock! ». Le projet – inspiré du programme américain « Schoolhouse Rock! » – est disponible sur la plateforme de crowdfunding « Kickstarter » jusqu’à la fin de la semaine. Le financement servira à la création d’un épisode pilote sur la vie de Ruby Bridges. Cette dernière est la première enfant afro-américaine à intégrer une école élémentaire pour enfants blancs dans le Sud des Etats-Unis en novembre 1960. Un projet qui Big E espère lancer d’ici la fin de l’année, lui qui se dit fier de pouvoir être un modèle pour d’autres afro-américains à travers le monde.
Pour rappel, Big E défendra son championnat Intercontinental ce dimanche contre Apollo Crews dans un « Nigerian Drum Fight ». Une stipulation qui sème toujours le doute sur la tenure du match, Big E lui fera bel et bien son entrée vers le ring avec le rappeur Wale qui interprètera son theme song en live. Vous pouvez retrouver ce combat ainsi que les autres du week-end sur le WWE Network ou Peacock dès 2 heures du matin.