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Interview – Stéphane Rotenberg : « Avec le confinement, ça a été le branle-bas de combat pour rentrer de tournage »

Stéphane Rotenberg est un journaliste, animateur et producteur de télévision français. Nous pouvons le retrouver en tant qu’animateur dans les émissions « Top Chef » ou encore « Pékin Express ». Il a accepté de répondre à nos questions portant sur sa carrière et sur l’impact du coronavirus dans sa vie professionnelle.

Stéphane Rotengerg, avant de commencer vos études, avez-vous été bénévole dans une radio ou une télé locale, un journal… ?

Non je crois vraiment que j’ai commencé après.

Comment en êtes-vous arrivé là ?

C’est assez simple, je voulais être journaliste quand j’étais au lycée et bien évidemment la dernière chose à faire c’est de poser des questions aux conseillers d’orientation qui ne connaissent rien à pas grand-chose. Ils me disaient à peu près n’importe quoi, mais à l’époque c’était plus compliqué de se renseigner vu qu’aujourd’hui il y a quand même pas mal de manières possibles. Mais je me suis rendu compte que j’avais soit une voie royale qui était de faire des études supérieures puis ensuite le centre de formation de journalistes, soit de faire pigiste tout simplement. J’ai été voir des directeurs de journaux. À l’époque la presse était encore très puissante, ce qui n’est plus tellement vrai aujourd’hui et on m’a tout de suite proposé de faire des articles. Ça n’engage à rien puisque ça leur coûte rien, on est payé à l’article diffusé. Ensuite j’ai quand même fait une école un peu bidon, puisque toutes les écoles de radio ou télévision sont bidons. Mais ça permet quand même d’avoir des stages et c’est avec les stages qu’on fait la différence, ça permet de rentrer dans les boites et d’être formé sur le terrain.

Qu’est-ce qui vous passionne dans votre métier ?

Je continue à bien l’aimer parce que c’est vrai que j’ai fais beaucoup de choses. J’ai arrêté d’être journaliste, maintenant je suis un saltimbanque, je suis animateur de télévision. J’ai la chance de faire quelque chose qui me plaît, de continuer à voyager, le travail d’équipe car sur un tournage télé on est encore très nombreux (environs 150) et il n’y a plus beaucoup de médias avec du monde sur un tournage. Donc je ne sais pas si ça durera mais j’aime encore ça.

Quels sont les différents postes que vous occupez aujourd’hui ?

Je suis animateur de télévision. J’ai été chef quand j’avais 25-30 ans, parce que la télévision était tellement jeune encore et ils ont eu besoin très vite de petits chefs, mais il ne fallait pas être très doué pour devenir chef. Aujourd’hui je suis animateur, il n’y a pas de hiérarchie, on m’appelle et je discute avec le producteur. Objectivement c’est l’un des boulots les plus simples du métier, après il faut quand même bosser mais je n’ai pas le boulot le plus compliqué dans l’organisation d’une émission.

Avez-vous une anecdote sur l’un de vos tournages ?

En tout dernier on a été arrêtés avec le confinement, on était sur le tournage de la prochaine saison de Pékin express qui devait être diffusé en juillet. On était en Afrique, on a vu que ça fermait dans tout les sens en Europe et donc ça a été le branle-bas de combat car on était perdu dans les montagnes et on a dû très vite se précipiter dans un aéroport international qui était à Addis Abeba pour pouvoir rentrer avant que la France ne ferme. On a très vite senti que l’Europe était en train de basculer et ce n’est pas simple quand on est 150 personnes de décider d’arrêter une émission, de savoir qu’on ne pourra pas la livrer à temps et toutes les conséquences que ça a… La vraie règle du journalisme c’est de toujours ramener quelque chose, c’est vraiment la règle de base. On a quand même ramené des choses mais qu’on ne pourra pas diffuser. On a 3 épisodes mais on n’a pas pu respecter la règle, on n’a pas terminé notre travail car on a dû rentrer.

À quel endroit rêveriez-vous de tourner une émission ?

Il y a plein d’endroits où on aimerait encore aller. On a fait 40-50 pays, mais c’est vrai qu’il y a une quantité de pays qui sont trop fermés ou dans des situations instables. Ce programme il peut se faire partout, mais il y a deux pays qui interdisent le stop hors station-service, c’est l’Australie et l’Amérique. Mais dans tous les autres pays Pékin express est faisable donc on aimerait le faire partout où c’est possible.

Vous évoquiez le confinement tout à l’heure, que faites-vous durant ce confinement ?

Je suis parrain d’une association qui s’appelle « Bistrots Pas Parisiens Solidaires », on fait des repas pour les forces de secours et de sécurité. Sinon je suis chez moi, j’ai une possibilité de ranger et de faire des choses. On commence également à préparer la suite, j’ai des tournages en retard… On fait quand même des réunions téléphoniques. On est à un niveau d’activité qui est très faible mais on sent que la machine essaye de se mettre en place pour repartir le plus rapidement possible. Nous sommes une chaîne privée, on va être très impacté économiquement alors que ceux qui bossent pour les services publics ils sont tranquilles car ils ont leurs revenus garantie par l’État donc France 2, France 3, Arte… tous ces gens qui n’ont pas de soucis de financement puisque c’est nous tous qui payons. Nous en revanche on a besoin de la publicité pour vivre donc on sait que ça va être très difficile pendant les prochains mois, il va falloir sans doute faire des programmes moins chers…

Le confinement a-t-il impacté votre façon de travailler ?

Pour l’instant on ne peut pas travailler, mais c’est vrai que le télétravail marche pas mal. Nous en fabrication c’est compliqué, par exemple là on continue de fabriquer top chef. Il faut savoir que je pose ma voix en enregistrant sur mon téléphone chez moi, ce qui est fou car normalement on est dans un studio de mixage ! Et j’ai encore vu l’émission, la voix elle passe bien, y’a pas de réverbération… parce que c’est vrai que je fais ça d’une manière un peu particulière dans ma chambre, près de coussins. Maintenant je ne sais pas comment on va faire des émissions publiques, mais peut-être que la postproduction pourra se faire d’une manière plus légère qu’avant mais de toute façon il faudra trouver des solutions.

Le coronavirus vous fait peur ?

Je ne suis pas trouillard par nature, je voyage sans problème dans des pays où c’est dangereux… maintenant comme je ne suis pas tout jeune, mon père n’est pas tout jeune non plus donc j’ai plus peur pour les miens. Je fais attention que ma fille ne sorte pas trop… mais il faut faire attention parce que si on sort sans gants et sans masque on est un irresponsable. Je me rends compte que par rapport à la moyenne des gens je suis un peu moins « craintif », mais je ne suis pas un inconscient.

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