Depuis plusieurs jours, le nom de Lennart Monterlos alimente l’inquiétude des autorités françaises et des défenseurs des droits humains. Ce touriste français, âgé de 18 ans, est porté disparu en Iran depuis la fin du mois de juin 2025. Alors que les circonstances de sa disparition demeurent floues, sa famille et plusieurs ONG redoutent une détention arbitraire.
Un passionné de voyages
Originaire de Besançon, Lennart Monterlos est un passionné de sport, notamment d’escalade et de vélo. Après avoir passé son double baccalauréat franco-allemand, il décide de partir en vélo visiter l’Eurasie. « J’aime beaucoup lire et voyager à travers les livres, et maintenant je souhaite voyager à travers le monde à vélo.» Parti de Besançon en août 2024, il décide de faire une pause dans son voyage pour les fêtes de fin d’année.
Lennart Monterlos reprend son voyage le 24 mai dernier à Varzaneh, au centre de l’Iran. Le 12 juin dernier, il explique sur son compte Instagram que son passage par l’Iran avait « fait l’objet de vifs débats » dans son entourage.
Silence inquiétant
Depuis cette date, plus aucun contact. Ni les réseaux sociaux, ni son téléphone satellite ne donnent signe de vie. Sa famille a rapidement alerté le ministère français des Affaires étrangères, qui a confirmé avoir ouvert une cellule de crise. « Nous sommes en contact avec les autorités iraniennes, mais pour l’instant, nous n’avons reçu aucune information officielle sur sa localisation », a déclaré un porte-parole.
Certains éléments laissent craindre une arrestation par les Gardiens de la révolution de Lennart Monterlos. L’Occident les accuse souvent de procéder à des détentions d’étrangers pour des motifs d’espionnage. Une hypothèse renforcée par le précédent de plusieurs ressortissants européens arrêtés ces dernières années dans des conditions similaires, avant d’être utilisés comme leviers diplomatiques par l’Iran.
Depuis 2022, la Française Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris sont détenus en Iran et accusés d’atteinte à la sûreté de l’État. Ils encourent la peine de mort dans le pays. Jean-Noël Barrot a échangé ce dimanche avec son homologue iranien. Il a exigé «la liberté immédiate et inconditionnelle de Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus arbitrairement dans des conditions assimilables à de la torture depuis plus de trois ans maintenant ».
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Un climat tendu
Le contexte n’aide pas. Depuis la répression du mouvement de protestation de 2022 en Iran et l’intensification des sanctions occidentales, les relations entre l’Iran et la France se sont détériorées. Paris a récemment critiqué Téhéran pour ses violations des droits humains et ses arrestations arbitraires. À cela s’ajoutent les récentes frappes américaines ciblant des installations liées au programme nucléaire iranien.
Ces attaques ont suscité une vive réaction de la part du régime iranien. Il accuse l’Occident de chercher à saboter ses capacités souveraines. Dans ce climat, certains analystes estiment que la disparition de Lennart Monterlos pourrait être liée à une stratégie d’intimidation.