Les autorités d’Istanbul avait interdit les manifestations la veille mais cela n’a pas fait peur aux quelques dizaines de militants qui ont bravé l’interdiction et ont défilé hier soir pour défendre les droits des transsexuels à la marche des fiertés.
L’interdiction avait été édictée car, d’après le bureau du gouverneur de la métropole turque, l’endroit choisi par les manifestants (la place Taksim) n’était pas approprié et ils n’avaient pas déposé la demande d’autorisation nécessaire dans les règles.
Le bureau du gouverneur a ainsi communiqué : « Après avoir étudié la situation (…) il a été décidé de ne pas délivrer d’autorisation pour la tenue de cet événement. Nous demandons à nos chers habitants d’Istanbul de ne pas céder à de tels appels (à manifester) et d’aider nos forces de l’ordre en se conformant » à cette interdiction.
L’interdiction bravée par des dizaines de personnes
Malgré cela, des dizaines de personnes ont tout de même souhaité se mobiliser afin de défendre les droits des transsexuels et ont défilé hier soir. L’accès à la place Taksim avait été bloqué dimanche en prévention et les forces de l’ordre et des canons à eau étaient disposés un peu partout.
La route du défilé a alors été revue et les militants de la marche des fiertés ont entamé leur marche depuis le quartier de Pangalti et comptaient ensuite rejoindre la place Taksim. Avant le début de la manifestation, les organisateurs ont lu un communiqué dans lequel ils exprimaient leur colère et assuraient que la marche des fiertés ne représentait aucun danger.
Ceylan Cagdas, un des organisateurs, a ainsi déclaré : « Nous sommes toujours là. Nous continuerons à protéger nos vies. Nous sommes trans, nous sommes là, faites-vous une raison! Nous ne partirons pas ».
Sur les réseaux sociaux, les organisateurs tweetaient « toutes les routes mènent à Taksim » en utilisant le hashtag #Gameoftrans, en référence à la série « Game of Thrones ».
Sept activistes arrêtés
Avant d’arriver sur la place Taksim, le cortège a été stoppé dans le quartier de Harbiye par la police. Sept personnes ont alors été arrêtées, selon l’association Istanbul LGBTI+. Tous ont cependant été libérés en moins d’une heure.
C’est la huitième fois qu’une marche des fiertés trans était organisée à Istanbul mais elle avait aussi été réprimée les années précédentes. La marche des fiertés gay d’Istanbul avait d’ailleurs elle aussi fait parler d’elle puisque des balles de caoutchouc avaient été tirées sur des manifestants la semaine dernière.
Certains estiment que cette répression est une conséquence de l’influence croissante du parti islamo-conservateur AKP du président Recep Tayyip Erdogan mais les autorités assurent ne vouloir que défendre l’ordre public.