La Cour Suprême américaine a annulé le droit à l’avortement ce vendredi 24 juin. Cette décision a entraîné des comparaisons avec l’œuvre dystopique The Handmaid’s Tale de Margaret Atwood.
Les trigger laws adoptées dans 13 états
Le Président américain Joe Biden a dénoncé une « erreur tragique ». L’arrêt Roe v. Wade, qui date de 1973, a été annulé par la Cour Suprême. Il garantissait le droit à l’avortement dans tout le pays. Même si l’IVG n’est pas illégal, chaque état américain est désormais libre de l’autoriser ou de l’interdire. Dès ce vendredi 24 juin, neuf états américains ont ainsi annoncé son interdiction et ce chiffre devrait bientôt s’élever. En effet, 13 états conservateurs avaient adopté les trigger laws, des lois qui interdisent l’IVG et qui entrent automatiquement en vigueur après l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade. Joe Biden a aussi évoqué le résultat d’une « idéologie extrémiste » et celle-ci a été comparée à l’idéologie critiquée dans The Handmaid’s Tale.
L’univers dystopique de The Handmaid’s Tale
Le livre publié par Margaret Atwood en 1985 est une dystopie se déroulant dans la République de Gilead. Il s’agit d’une Amérique totalitaire dans laquelle des chrétiens extrémistes ont imposé une théocratie puritaine. Les femmes sont alors opprimées, constamment surveillées, et considérées comme des objets servant à mettre au monde des enfants pour pallier aux problèmes de fécondité dans le pays. Elles sont même privées de leur identité comme en témoigne leurs noms. La protagoniste s’appelle en effet Offred, pour montrer son appartenance à Fred, le commandant de la maison dans laquelle elle vit. L’œuvre a connu plusieurs adaptations dont la plus connue est la série avec Elisabeth Moss diffusée depuis 2017.
Une dénonciation de l’extrémisme religieux
Dans son œuvre, Margaret Atwood dénonce ainsi l’extrémisme, notamment dans un cadre religieux, et pointe les dangers de l’autoritarisme et du mépris des droits des femmes. Cette puissante critique prend encore plus son sens depuis vendredi. De nombreux internautes et personnalités ont ainsi fait le parallèle entre The Handmaid’s Tale et la décision de la Cour Suprême. « Bienvenue dans The Handmaid’s Tale » a par exemple écrit l’écrivain Stephen King. « Plus que jamais, une partie des Etats-Unis » a réagi le chercheur Antoine Bondaz sur Twitter.
Les tenues des femmes dans la série ont également été reprises lors de manifestations. Déjà en 2020, des manifestantes les avaient utilisé pour protester contre la nomination de la très conservatrice Amy Coney Barrett à la Cour Suprême.