Jawad Bendaoud comparait à partir de demain mercredi jusqu’au 14 février devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour « recel de terroristes ». Il risque un maximum de six ans de prison et 90 000 euros d’amende.
Un procès hors du commun
Premier procès en rapport avec les attentats du 13-Novembre, celui de Jawad Bendaoud (surnommé « Jawa le logeur ») nécessite une organisation particulière, proportionnelle à ses enjeux. Près de 350 victimes se sont portées partie civile. Des dizaines d’avocats viendront plaider, le tout sous l’oeil d’une soixantaine de journalistes accrédités. Pour l’occasion, deux salles seront mises à disposition en plus de la salle d’audience : les trois prévenus, leurs avocats, quelques accusés, la présidente du tribunal et ses assesseurs, ainsi qu’une dizaine de journalistes assisteront aux débats retransmis. Ces mêmes avocats se sont réunis en groupes de travail afin de se répartir les thèmes à aborder, afin d’éviter une multiplication de plaidoiries similaires : « Ce n’est pas bénéfique pour une victime d’entendre ce qu’elle a subi, et de l’entendre 100 fois« , a expliqué l’avocate Me Helena Christidis à BFMTV.
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« Vous avez fait de moi un coupable, j’étais au courant de rien ! »
Poursuivi pour « recel de malfaiteurs terroristes », Jawad Bendaoud est accusé d’avoir logé deux djihadistes dans un appartement rue du Corbillon à Saint-Denis, dont l’un des cerveaux présumés des attaques. Néanmoins, ce dernier a réussi à échapper à la cour d’assises : selon les six juges d’instruction, le jeune homme de 30 ans se doutait qu’il logeait des terroristes, mais ne savait rien de leurs futurs projets d’attentats. L’élément intentionnel de l’infraction criminelle n’a donc pas pu être retenue, d’où le jugement en correctionnelle : « Vous avez fait de moi un coupable, j’étais au courant de rien ! » avait il déclaré au tribunal lors de son premier procès en octobre dernier. Après avoir insulté le tribunal et un avocat des parties civiles, il avait fini par être expulsé de l’audience avant d’écoper de huit mois de prison ferme.