C’était il y a tout juste 35 ans, le 17 mars 1982, que la vie du footballeur Jean-Pierre Adams a tragiquement basculé. Ce jour-là, ce qui devait être une banale opération du genou l’a plongé dans un état végétatif, à cause d’une erreur d’anesthésie. Jean-Pierre Adams avait 34 ans. Né à Dakar en 1948, le défenseur a porté 26 fois le maillot de l’équipe de France dans les années 1970. Il formait avec le grand Marius Trésor une charnière défensive imprenable, surnommée « la garde noire ».
Jean-Pierre Adams (à droite), avec Marius Trésor. Les deux joueurs formaient « la garde noire » de l’équipe de France dans les années 1970. Crédits : http://tn.com.ar
Les fans inconditionnels du Paris Saint-Germain se souviennent sans doute de lui. Mais c’est à Nîmes, club avec lequel il a remporté la Coupe de France des Alpes en 1972, qu’il a commencé sa carrière. Et c’est encore à Nîmes qu’il « vit » aujourd’hui avec sa femme Bernadette qui prend soin de lui. Lui, naguère si fort et si agile, est depuis 35 ans prisonnier de son corps.
Jean-Pierre Adams évoluant avec le Paris Saint-Germain (maillot sombre). Crédits : paris-canalhistorique.com
« Il a besoin de moi pour être capable de manger »
« Il respire tout seul, a confié un jour Bernadette dans une interview. Il suffit qu’on le fasse manger de tout, à condition que ce soit mixé. Quand il dort il ferme les yeux, quand il est éveillé, il a les yeux ouverts. Vous allez le voir dans son lit, il est d’apparence normale, comme nous. Il est là sans être là. Je pense qu’il est dans son monde à lui. Il ne peut pas s’exprimer mais il est bien vivant ».
Depuis 35 ans, sa femme attend avec un espoir tenace un geste, un signe de sa part. Soutenue par la Fédération et la Variété Club au moment de l’accident puis des poursuites judiciaires qui s’en sont suivies, l’épouse de Jean-Pierre Adams s’interroge toutefois sur l’avenir. « Imaginez si je meurs avant lui, qu’adviendra-t-il de lui ? Il va mourir sans être soigné. Il a besoin de moi pour être capable de manger, pour satisfaire ses besoins primaires. Si je ne le fais pas, qui le fera ? »
Juste avant cette funeste opération, Jean-Pierre Adams avait adressé ses derniers mots à sa femme. « Tout va bien, je suis en pleine forme. C’est à 11H que je vais être opéré. Pense à moi quand même, mais viens me chercher dans huit jours, et n’oublie pas alors, une paire de béquilles ! »