La campagne législative bat désormais son plein. A Paris, dans la deuxième circonscription, la bataille fait rage à droite pour récupérer le siège de François Fillon à l’Assemblée. Rencontre avec l’un des prétendants au titre, Jean-Pierre Lecoq, maire du VIème arrondissement et Conseiller régional d’Ile-de-France.
Une candidature dissidente ?
Radio VL : Vous êtes quatre candidats de droite à vous présenter dans la 2ème circonscription de Paris, dont Henri Guaino et Nathalie Kosciusko-Morizet. C’est cette dernière qui a l’investiture LR. Pourquoi cette candidature dissidente ?
Jean-Pierre Lecoq : C’est moi qui suis légitime dans cette circonscription. Nathalie Kosciusko-Morizet est sortante de l’Essonne, elle a été députée pendant 15 ans. D’ailleurs, elle va être en contradiction avec la loi de moralisation de la vie politique, qui prévoit l’interdiction d’exercer plus de trois mandats identiques successifs. Moi je n’ai jamais été élu député. Je souhaite apporter mon expérience de spécialiste de l’économie bancaire, et contribuer à la modernisation de l’économie.
RVL : Lundi, Nathalie Kosciusko-Morizet a déclaré sur BFM TV : « Face à moi, il y a les habituels qui font perdre la droite parisienne depuis 15 ans ». Que répondez-vous ?
Jean-Pierre Lecoq : Elle est mal placée pour dire ça. Elle a été porte-parole de Nicolas Sarkozy en 2012 et il a perdu. Elle a participé à la Primaire de la droite et du centre, et elle a eu un des scores les moins bons, et la droite a été absente du second tour, ça n’était jamais arrivé.
Quel programme pour la jeunesse ?
Deux scénarios : soit vous gagnez et vous êtes député, soit vous perdez et vous restez maire et conseiller régional.
Scénario 1 :
RVL : Quelle réforme souhaiteriez-vous impulser à l’Assemblée qui touche la jeunesse ?
Jean-Pierre Lecoq : Je souhaite qu’on passe d’une économie et d’un droit du travail où une partie de la population, les 30-60 ans, sont sous CDI, alors que la jeunesse galère avec CDD et stages. Je veux favoriser le passage entre ces différentes stades. Peut-être faudra-t-il entailler le CDI ? Pourquoi pas. Mais il faut privilégier la flexibilité et la transition entre les différents contrats de travail, avant de les stabiliser.
Sur le sujet de la formation, nous avons un énorme effort à faire. Des filières ne sont aujourd’hui absolument plus valables et n’ont pas été revues depuis 15-20 ans. Il n’existe pas pas assez de relations entre éducation et économie. Il faut voir les choses en face : on n’est plus sur une éducation comme on avait au début du XXème, qui devait former des beaux esprits. C’était valable quand il n’y avait que peu de bacheliers. Maintenant, avec l’explosion du nombre de candidats au Bac, chacun comprend que la sélection se fait ailleurs, et la filière de formation professionnelle doit s’adapter.
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Scénario 2 :
RVL : Le VIème arrondissement est un quartier très étudiant ; que créez ou améliorez-vous dans le VIème arrondissement et sa région pour les jeunes ?
Jean-Pierre Lecoq : Le quartier latin doit moderniser ses implantations universitaires, et poursuivre la modernisation des locaux. Je veux aussi lutter contre la cherté du logement en Ile-de-France, les prix sont devenus beaucoup trop élevés. Enfin, il faut reconstruire la ville, notamment dans la zone de la 2ème couronne pour éviter l’éparpillement humain et éviter des durées de transports qui n’en finissent plus, sans compter les frais qu’ils engendrent.
Après, il y a la question de la culture : c’est la tarte à la crème beaucoup évoquée mais pas mise en oeuvre. Or, c’est un facteur d’intégration, d’enrichissement et de promotion. Il faut fluidifier la formation en matière culturelle, développer évidemment l’accès à la culture avec un pass par exemple. En liaison avec le projet du Grand Paris, et le Grand Paris Express, nous pourrons non seulement lier les territoires mais aussi les scènes culturelle, et ainsi créer une synergie.
On peut aussi évoquer les Jeux Olympiques. Si Paris accueille les JO 2024, ce sera un facteur très fort pour la jeunesse francilienne. On aura mis en place des équipements qu’il faudra continuer à faire vivre, et une nouvelle dynamique pourra se mettre en place.
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Crédit photo à la Une : Le Parisien