Le fils de George H. W. Bush et frère de George W. Bush sort de l’ombre et affirme ses ambitions pour la présidentielle de 2016. L’ancien gouverneur de Floride devra parcourir un chemin semé d’embûches pour parvenir à ses fins.
Des primaires décisives
C’est à l’occasion d’un message de vœux de fin d’année sur sa page Facebook que Jeb Bush a annoncé son intention de se porter candidat à la présidence des États-Unis. Bien qu’il n’ait pas encore été nommé candidat officiel du Parti républicain, il a d’ores et déjà renoncé à ses postes d’administrateur d’entreprises. Il a également dessiné sa ligne de campagne prévoyant par exemple de lancer un e-book sur ses intentions politiques au printemps prochain. Bush possède plusieurs atouts, notamment son nom de famille qui lui permet d’amasser des sommes conséquentes auprès de donneurs stables.
La date d’investiture du parti républicain n’a pas encore été fixée, elle se fera dans les mois précédant l’élection présidentielle. La lutte s’annonce acharnée pour des primaires qui pourraient compter jusqu’à quinze candidats. Reince Priebus, l’actuel président du Grand Old Party, a anticipé les difficultés potentielles et a défini un cadre réglementaire nécessaire à un débat discipliné et efficace. Il veut éviter de répéter les mêmes erreurs qu’en 2012, erreurs qu’il avait qualifiées au Washington Post d’« embarrassantes et ridicules ». Priebus a annoncé que neuf débats seront prévus entre août 2015 et mars 2016.
Malgré un large éventail de concurrents, le nouveau poids lourd de la dynastie Bush a pris de l’avance et remporte la faveur de 23% des Républicains. Ses rivaux potentiels sont le gouverneur du New Jersey Chris Christie, qui recueille 13% des intentions de vote, puis se suivent le neurochirurgien Ben Carson, de l’ancien gouverneur de l’Arkansas Mike Huckabee et le sénateur Rand Paul. Marco Rubio, le sénateur de Floride, se démarque également. Enfin, Mitt Romney, déjà candidat républicain à l’élection 2012, a surpris les Républicains en se déclarant de nouveau intéressé par la course à la Maison Blanche.
Jeb Bush doit faire ses preuves et aller à la conquête du parti pour s’imposer comme le leader. Il multiplie les apparitions et s’est rendu ce jeudi dans l’Utah pour rencontrer Mitt Romney. Le rendez vous avait été prévu avant que l’ancien gouverneur du Massachusetts ne révèle ses intentions. Cette annonce a sérieusement changé la donne mais la rencontre a été maintenue. Les spéculations sur leurs entretiens vont bon train.
Vers un duel avec Clinton
Du côté du parti démocrate, le calendrier électoral n’a pas encore été établi. Hillary Clinton, aussi issue d’une grande famille, se présente comme la favorite pour l’investiture bien elle n’ait toujours pas annoncé officiellement sa candidature. En effet, elle a été sacrée femme la plus admirée du pays selon un sondage en date du 29 septembre. Personne dans le camp démocrate ne semble en mesure de rivaliser avec son expérience ou sa notoriété. Sa déclaration mettrait un point d’orgue au lancement de la campagne présidentielle. Elle est donc la rivale la plus sérieuse de l’ancien gouverneur de Floride.
Des études récentes donnent l’ancien gouverneur largement distancé. Un sondage en date du 29 décembre dernier estime que la femme de Bill Clinton remporterait 54% des suffrages contre 41% pour le Républicain. Il y a un an, Jeb Bush ne recueillait que 36% des intentions de vote face à l’auteure de Hard Choices. L’écart reste donc important mais il se réduit.
Il faut considérer que les sondages à l’échelle nationale ne sont qu’un vague indicateur puisque l’élection présidentielle américaine se fait à travers des votes de grands électeurs et non pas ceux des citoyens. Malgré ces chiffres peu évocateurs, une tendance forte émerge en la faveur de Clinton.
Par ailleurs, les deux candidats pressentis pour la présidentielle pourraient se voir sanctionner leur appartenance à des dynasties qui ont émaillé l’histoire politique du pays pendant de nombreuses générations. Les Américains, lassés de ce népotisme non avoué, pourraient être réticents à la candidature de Clinton et de Bush. Avec tous ces obstacles à surmonter, Jeb Bush n’est pas au bout de ses peines pour conquérir le bureau ovale.
