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L’entourloupe de Facebook au fisc français

23 millions d’euros. C’est ce qu’aurait du payer la société californienne au fisc français l’année dernière. Mais grâce au désormais célèbre système d’optimisation fiscal,  Facebook ne s’est acquitté que de 240 000 euros, soit une agréable réduction de 99%. Un joli coup malheureusement plutôt mal vu par l’opinion publique. Pour redorer son blason, le groupe s’est fendu d’une offensive de communication destinée à montrer combien il apporte économiquement dans l’hexagone. Les résultats du rapport sont néanmoins contestés par les analystes. 

Un chiffre d’affaires étonnant

Sur ces bénéfices 2013, Facebook n’a payé que 240 235 euros d’impôt à l’État français. Un chiffre qui surprend par sa maigreur quand on connaît la masse d’argent engrangée par Facebook sur le territoire. L’explication est pourtant des plus simples : le bénéfice déclaré s’élève seulement à 478 000 euros.

Alors Facebook pas si riche que ça ? En danger ? Crash économique à l’horizon? Où les utilisateurs doivent-ils envoyer leurs dons ? Pas d’inquiétude. La société californienne, comme toutes les multinationales d’internet, a simplement mis en place un ingénieux système d’optimisation fiscale utilisant les îles Caïmans. Petit technique qui permet à Facebook de ne déclarer qu’une microscopique partie de son chiffre d’affaires. Rassurons-nous donc : non, les recettes de Facebook ne s’élèvent pas à 9,6 millions d’euros en France en 2013 comme la filiale française l’a déclaré mais bien à 200 millions (estimation BFM Business).  Ouf de soulagement, Facebook va bien. C’est juste qu’en déclarant la somme réelle, ce sont 23 millions d’impôt qui se seraient envolés. Pas très alléchant.

Evasion fiscale

Les îles Caïmans, paradis charmant

Facebook parvient à ne payer quasiment aucun impôt en France grâce à un système d’évasion fiscale qui lui permet de transférer ses profits aux îles Caïmans. C’est dans cette île que s’amoncellent tous les profits générés par le groupe hors des États-Unis . Très astucieux. Facebook réussit ainsi à ne payer quasiment aucun impôt hors du pays de l’Oncle Sam.

 En 2012, la multinationale a  versé à peine 15 millions de dollars d’impôt aux fiscs étrangers sur 2,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires.

Escroc mais pas trop

Pour faire taire ses détracteurs, Facebook s’attèle depuis trois ans à publier une étude montrant son impact économique sur l’Hexagone. Campagne de communication angélique que les experts nuancent. Si la société californienne claironne qu’elle a « généré 7 milliards de dollars d’activité économique en France en 2014 », les économistes français sont d’un autre avis.  Jean-Charles Simon ne cache en effet pas sa surprise : « c’est un chiffre faramineux: c’est 0,3% du PIB français, c’est la croissance de l’an dernier, qui serait due à Facebook tout seul ! ». 

Même doute concernant les soient-disant 78 000 emplois créés par Facebook en France en 2014 :  » 78.000 emplois, c’est 0,5% de l’emploi salarié, à un moment où l’on en détruit ».

Souhaitons que la multinationale américaine ne puisse pas faire gober ses chiffres indéfiniment.

Antoine Morange 

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