Un avion de ligne transportant un opposant au régime d’Alexandre Loukachenko a été intercepté par la Biélorussie, dimanche 23 mai. La France a dénoncé un détournement « inacceptable ».
Un avion de la compagnie Ryanair a été détourné vers Minsk, capitale de la Biélorussie. Un avion de chasse l’a intercepté, alors qu’il devait atterrir à Vilnius, en Lituanie. La raison ? Roman Protassevitch, un opposant du régime biélorusse était à bord. Il a été arrêté par les services de sécurité juste après son atterrissage. Il s’agit de l’ancien rédacteur en chef du média d’opposition Nexta. Par ailleurs, en novembre dernier, les services de sécurité biélorusses (KGB), avaient placé le journaliste et le fondateur de Nexta, Stepan Poutilo, sur la liste des « individus impliqués dans des activités terroristes ».
Ryanair évoque aujourd’hui un « acte de piraterie aérienne ». Elle condamne par ailleurs les « actions illégales » des autorités biélorusses. Elle rappelle que cette affaire est maintenant « entre les mains des agences européennes de sécurité et de l’Otan ». La compagnie ajoute qu’elle leur apporte son « entière coopération ».
Des sanctions européennes
Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Européenne doivent décider ce soir de nouvelles sanctions contre le pays, déjà puni pour des atteintes aux droits humains. « Il pourrait y avoir aussi d’autres mesures (…) Je pense à une mesure qui doit se discuter au niveau européen et international. C’est l’interdiction de l’espace aérien biélorusse, qui est une mesure de sanction », a déclaré le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, sur la radio RMC.
De son côté, la Biélorussie affirme avoir agi de manière complètement légale. « Il n’y a aucun doute que les actions de nos organes compétents étaient en conformité avec les règles internationales », a affirmé le ministère des Affaires étrangères sur son site. Minsk rejette les « accusations sans fondement » de pays européens, accusés de « politiser » l’incident.