Ce lundi au Parc des expositions de Paris – Le Bourget, 196 pays du monde se réunissent lors de la COP21 pour décider des mesures visant à limiter le réchauffement climatique à 2°C. Pour ceux qui ne comprennent pas trop les enjeux de cette conférence, un petit tutoriel s’impose.
On l’appelle la COP21 car il s’agit de la 21ème fois – depuis le premier sommet de la Terre à Rio en 1992 – que les 196 pays du monde se réunissent pour parler climat. Le sigle COP correspond à l’abréviation de COnférence des parties. L’enjeu de cette conférence est de taille : trouver un accord « universel et contraignant » pour limiter le réchauffement climatique sous la barre des 2°C.
Pourquoi 2°C ? Car il s’agit du seuil au-dessus duquel les impacts sur l’environnement deviennent imprévisibles et incontrôlables (tempêtes, inondations, sécheresses). Pour rappel, le réchauffement global provient des émissions de gaz à effet de serre, tel le dioxyde de carbone (CO2) ou le méthane (CH4), liées aux activités humaines (industries, centrales à charbon, agriculture, transports…).
En 2014, l’Organisation météorologique mondiale estime la concentration de CO2 dans l’atmosphère à 400 ppm (parties par millions), alors qu’elle était de 278 ppm avant l’ère industrielle. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) estime quant à lui que la température du globe a augmenté de 0,85°C en moyenne depuis 1880.
Comment parvenir à l’objectif des 2°C ?
Pour parvenir à cet objectif, les organisateurs ont, contrairement aux éditions précédentes, demandé que chacun arrive avec un plan national en poche, les INDC (Intended Nationally Determined Contributions). Problème : pour le moment, en faisant la somme des engagements nationaux, on ne parvient pas aux 2°C. En clair : quand on additionne les émissions de gaz à effet de serre prévues par tous les pays, on arrive à un réchauffement de 2,7°C d’ici à la fin du siècle.
Il s’agit donc de convaincre chaque pays de revoir ses objectifs. Les Etats-Unis et la Chine, les deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde, semblent volontaires pour prendre un tournant vert. Mais l’Arabie Saoudite veut continuer à vivre de sa rente pétrolière alors que l’Inde veut continuer à développer son économie sans contraintes.
Il faut souligner que les pays en développement ne sont pas tenus aux mêmes engagements que les pays développés, car ces derniers sont responsables de la majeure partie des émissions de CO2.
Les distinctions pays développés / en développement de plus en plus floues
Aujourd’hui, ces distinctions pays développés / en voie de développement tendent à s’effacer. En effet, les pays émergents sont devenus de gros émetteurs et les pays en voie de développement préfèreraient être aidés financièrement à s’adapter au changement climatique, dont ils sont les premières victimes.
Ils réclament ainsi 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour mettre en œuvre des actions d’atténuation du changement climatique et d’adaptation.