Cela fait 12 ans que l’A380, le plus grand avion civil a été construit et a effectué son premier décollage. Faute de commandes, Airbus est obligé d’arrêter la production du géant des airs. La dernière commande sera livrée en 2021.
Le constructeur aéronautique européen vient d’annoncer l’arrêt de la production. Apparemment, ce gros-porteur ne serait plus adapté au marché actuel des long-courriers. Les compagnies aériennes préfèrent – et de loin – les avions biréacteurs comme l’Airbus A350, et les Boeing 787 et 777.
Émirats change d’avis
Ça devait être la plus grosse commande de l’histoire de l’Airbus A380 mais Émirats, la compagnie basée à Dubaï, vient de changer brusquement d’avis. En janvier dernier, elle avait commandé une vingtaine d’A380 pour compléter son immense flotte aérienne mais préfère se contenter des A350, les nouveaux long-courriers de l’entreprise européenne. La semaine dernière la compagnie Australienne Qantas, a elle aussi annulé une commande de huit avions.
Selon France TV, « contrairement à l’A380, les A350 ou Boeing Dreamliner n’obligent pas les aéroports à réaliser des travaux supplémentaires pour les accueillir. Ils consomment moins, avec des moteurs optimisés, et à cinquante passagers près, ils ont la même capacité d’emport que le gros porteur d’Airbus. »
Une prouesse d’ingénieur, un flop commercial
Lors de la création de cet avion, Airbus a voulu miser sur deux paramètres :
- La hausse du prix du carburant qui aurait dû rendre l’avion plus compétitif notamment dans ses versions de 800 places.
- Un système de transport fondé sur des megahubs (énormes plateformes de transits aériens).
Malheureusement Airbus a commis deux erreurs concernant ces deux paramètres. Tout d’abord, le carburant est très bon marché surtout avec l’emprise des compagnies du golfe telles qu’Émirats. Et deuxièmement, les hubs moyens se sont multipliés et sont énormément demandés et sollicités par les voyageurs qui préfèrent des escales rapides que des transits par de méga plateformes (Charles de Gaulle, Singapour, JFK…)
« Du coup, le bimoteur triple 7 allongé de Boeing (B 777-300 ER) et son Dreamliner (787) de moindre capacité (360 sièges) ont capturé le marché des vols long-courrier par-dessus les océans que convoitait l’A380. La concurrence américaine a eu raison d’Airbus » – Le Dauphine.com
Un avion extrêmement coûteux
Pour que l’avion puisse accueillir les 800 passagers, il faut en tout vingt-trois membres d’équipage par vol. Il y a également l’entretien et le nettoyage des quatre moteurs qui n’hésitent quinze jours contre huit pour un avion composé de deux moteurs.
Les retards de livraisons de 2006 à 2012 ont coûté 6 milliards d’euros. Le programme au final de 28 milliards d’euros sera très déficitaire.
L’A350 vole au secours de l’A380
L’A350 qui a été développé en parallèle vient concurrencer le Boeing 777 et le Boeing 787. Le nouveau long-courrier de la compagnie européenne comporte 380 places et a engrangé 890 commandes en quatre ans, un record que l’A380 ne dépassera jamais. Un heureux dénouement pour les salariés de Toulouse qui devraient avoir du travail jusqu’en 2021 minimum.
Fin de l’Airbus A380 : « Sans lui il n’y aurait pas eu l’A350 »https://t.co/3xDQLlrUHv pic.twitter.com/6zTMsNDl1c
— franceinfo (@franceinfo) 14 février 2019