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La laïcité française mise à l’honneur en Algérie

Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a signé ce jeudi 18 décembre une convention franco-algérienne renforçant la formation à la laïcité des imams algériens.

Bernard Cazeneuve s’est rendu ce 18 décembre à Alger afin de signer une convention avec le ministre algérien des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, visant notamment à renforcer la formation à la laïcité des imams algériens. De fait, cette convention permettra à 120 imams algériens d’exercer en France pour une durée de 4 ans avant de retourner au pays.

En Algérie, les 15.000 imams sont directement rémunérés par le ministère des Affaires religieuses, l’Etat contrôlant ainsi leur action dans le but de lutter contre l’intégrisme musulman qui avait ensanglanté le pays dans les années 1990.

S’ajoute donc maintenant cette convention Cazeneuve-Aïssa qui permettra à ces 120 imams que l’on dit « détachés » de recevoir annuellement un enseignement de qualité à la fois en langue et en institutions françaises, très axé sur la laïcité et son esprit. Ils seront notamment formés aux obligations de la loi de 1905, qui porte sur la séparation des Églises et de l’État. Cette formation spécifique sera coordonnée par l’institut Al-Ghazali, rattaché à la Grande Mosquée de Paris, elle-même proche de l’Algérie. Elle s’effectuera néanmoins de façon décentralisée, dans une dizaine d’universités françaises qui ont accepté le principe de ces formations ouvertes à tous.

«Les temps ont changé», a expliqué à Alger Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur. Il semble que l’Algérie elle-même, dans la foulée de l’actualité internationale de cet été au Moyen-Orient, ait demandé cet accord de formation pour lutter contre «la radicalisation» de l’islam. «Il s’agit, a martelé le ministre français, de faire ce que nous devons et ce que nous pouvons pour éviter le dévoiement du message de l’islam par des groupes sectaires terroristes qui n’ont rien à voir avec l’islam et ses textes.» Le ministre de l’Intérieur a ainsi loué les vertus de «l’islam de Cordoue, l’islam du juste milieu» fondé sur la «tolérance, l’amour de l’autre, le respect, la concorde et la fraternité promus par le ministre algérien des Affaires religieuses».

Pour sa part, Mohamed Aïssa, a expliqué que ce rapprochement visait «à une pratique de l’islam en France qui doit être imprégnée de citoyenneté, du caractère républicain et du respect de la laïcité. Un effort qui doit être fourni par les imams algériens délégués en France» et qui contribuera «à faciliter l’intégration» par la promotion «d’un islam du juste milieu, de convivialité, de respect et d’amour de l’autre». Le but étant, selon lui, de «cadrer, jalonner et accompagner un exercice serein, modéré, de l’islam en France».

Alors que les actes islamophobes sont en hausse en France, selon des associations, M. Cazeneuve a affirmé par la même occasion la détermination du Gouvernement français « à lutter contre toute forme de racisme, d’antisémitisme, d’islamophobie et de xénophobie ».

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