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La « Ligue du LOL » : 8 ans après, ils doivent répondre de leurs actes

Le 8 février 2019, Twitter découvrait l’existence de la « Ligue du Lol ». Le même jour, la rubrique CheckNews de Libération publie un article sur cette ancienne affaire. On décrypte pour vous.

Qu’est-ce que la « Ligue du LOL » ?

La « Ligue du LOL » désigne un ancien groupe Facebook, actif entre 2009 et 2012, accusé de cyberharcèlement – en particulier dirigé contre les femmes et sur Twitter -. Créé par Vincent Glad (journaliste à Libération), le groupe secret recensait une trentaine de personnalités du monde du journalisme et de la communication, qui conversaient secrètement et échangeaient des « blagues » selon Henry Michel, podcasteur interrogé par Robin Andraca pour la rubrique CheckNews de Libération. La Ligue du LOL c’était donc « brillant, c’était bête, il y avait ce côté observatoire des personnages de Twitter, on s’échangeait des liens, des photos, on se moquait des gens. C’est l’endroit où je me suis tapé les plus grosses barres de rire à l’époque« , comme le résume Henry Michel.

La polémique récente d’une vieille histoire

Si Twitter s’enflamme dès le 8 février 2019 et la publication de l’article CheckNews de Libération, l’affaire ne date pas d’hier. Le #LigueduLOL est bientôt utilisé par de nombreux utilisateurs qui libèrent la parole et dénoncent la violence des agissements du groupe secret Facebook. Des années plus tard, les victimes parlent.

La polémique débute avec un premier tweet de Thomas Messias, journaliste chez Slate, qui accuse sans donner de noms un « journaliste modèle qui joue les exemples après s’être bien amusé au sein de meutes de harceleurs de féministes« . Le tweet trouve rapidement écho sur le compte Twitter d’Alexandre Hervaud (journaliste chez Libération). S’ensuit plusieurs réponses d’Aïcha Kottmann – critique de séries – qui demande aux principaux intéressés de  « s’excuser auprès des personnes (…) harcelées« . La machine est alors en route tout comme les témoignages incriminant la Ligue du LOL.

La Secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes s’est ainsi également exprimée sur Twitter pour condamner fermement la Ligue du LOL.

Toutefois, si le groupe Facebook secret se retrouve au cœur d’une telle polémique, ce n’est pas seulement à cause de conversations cryptées ou échanges d’images amusantes entre grandes personnalités de Twitter. De véritables campagnes de harcèlement ont ainsi été mises en oeuvre à l’encontre de nombreuses victimes qui, aujourd’hui, s’expriment.

Parmi les nombreux témoignages, Daria Marx, auteur féministe, se livre à CheckNews et raconte son enfer vécu à cause de la Ligue du LOL : «Un jour, j’ai eu le malheur de créer une cagnotte pour mon anniversaire, pour m’acheter un scooter. Cette cagnotte n’était pas publique, mais ils ont réussi à la trouver, à la faire tourner en insistant sur le fait qu’une grosse sur un scooter, c’était très drôle, en me traitant de mendiante. Ensuite, mon numéro de téléphone a été mis sur Leboncoin, avec une annonce de vente de scooter. Les gens m’appelaient et me demandaient si je vendais mon scooter, en m’appelant « Madame grosse », le nom renseigné dans l’annonce.»

Pour Nora Bouazzouni, journaliste-traductrice : «Ces mecs-là faisaient peur à beaucoup de gens. Beaucoup de filles étaient terrifiées par ces gens, avaient peur de les dénoncer.» Elle ajoute : « Ils étaient absolument infâmes sur TwitterC’était de l’acharnement, je me suis aussi fait harceler, avec des insultes, des photomontages, des gifs animés avec des trucs pornos avec ma tête dessus, des mails d’insulte anonyme. (…) Comme ils avaient des comptes très influents, ça prenait tout de suite une ampleur importante.»

Quelles sanctions pour de tels délits ?

Le cyberharcèlement est un délit puni par la loi, passible de 2 ans de prison et 30.000 € d’amende voire 3 ans d’emprisonnement et 45.000 € d’amende si la victime a moins de 15 ans. Les faits allégués sont, pour l’instant, majoritairement prescrits bien qu’aucune enquête officielle n’ait été ouverte. Néanmoins, plusieurs associations désirent des sanctions réelles et une implication de la justice dans cette affaire. SOS Racisme demande ainsi une enquête préliminaire au parquet de Paris. Tandis que près de 900 journalistes ont signé une tribune du Monde et pointent le « sexisme systémique qui ronge la profession« .

A lire aussi : Leader SVOD : Netflix bat Canal+ avec 5 millions d’utilisateurs

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Etudiante en bicursus Droit et Histoire - Sorbonne et Assas
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