Avez-vous déjà pris un car IDBUS ou Eurolines pour vous rendre à Bruxelles, Cologne ou Barcelone ? Ceux qui l’ont déjà fait seront unanimes : cela représente une solution économique pour partir. La loi Macron vise à développer les trajets en autocars en autorisant l’ouverture de lignes d’autocars nationales.
Les trajets en autocar, solution rentable pour les voyageurs mais peu développée pour l’instant
Finis, les clichés comme quoi les trajets en car ne sont pas confortables! désormais équipés en Wi-Fi, disposant d’une toilette, et de prises de courant, les autocars roulent bien… et surfent sur la cote de popularité. L’Autorité de la concurrence appuie elle aussi les points positifs des voyages en autocar. Elle soutient dans un communiqué de 2014, que le développement de l’offre de transport par autocar « […] élargit la demande de transport en ouvrant l’accès au voyage à des consommateurs qui n’ont pas les moyens de se déplacer (étudiants, séniors, personnes à faible revenu, etc.) » et qu’ « il permet à d’autres consommateurs de voyager à moindre coût et d’opérer ainsi un transfert de pouvoir d’achat.«
Si les étudiants se montrent favorables à ce mode de transport, il n’en va pas de même pour les compagnies ferroviaires, qui se voient concurrencées. De fait, la réglementation pour les transports en autocar est jusqu’à présent plutôt contraignante: les dessertes interrégionales d’une ville française à une autre ne sont autorisées que dans le cas où elles ont lieu sur un trajet international. Vous pouvez donc par exemple aller à Lille à moindre coût par le biais d’IDBus, car cette destination est sur le trajet Paris-Bruxelles.
La loi Macron sur les transports
Des points positifs pour les voyageurs …
La loi Macron vise à libéraliser le transport en autocar et permettre l’ouverture des lignes d’autocar nationales.
Premier avantage pour les voyageurs: se déplacer pour des sommes beaucoup moins conséquentes qu’en train, et pas seulement dans le cadre de trajets internationaux, mais aussi interrégionaux. Ce qui amène le deuxième point positif: mieux relier, par l’autocar, des villes mal desservies, telles que Bordeaux-Lyon ou bien Rennes-Strasbourg. Notamment, cela profitera à l’entreprise de transports Transdev: sa filiale Eurolines compte ouvrir une quarantaine de lignes d’autocar dès que cela sera autorisé par la loi.
La SNCF pourrait bien y trouver son compte également en développant davantage sa filiale IDBus.
… contrebalancés par des conséquences négatives sur l’environnement et le transport ferroviaire.
Or, la loi Macron sur les transports reste très controversée. A la lecture de l’appel des élus communistes et républicains publié dans l’Humanité le 30 janvier dernier, on découvre une liste longue des effets néfastes qu’une telle loi comporte:
– réduction du service public de transports ferroviaire de voyageurs, ce qui risque d’aggraver la desserte des petites villes et départements « déjà fortement pénalisés par la fuite en avant dans la mise en concurrence des territoires »
– réduction des lignes de TGV au profit de la rentabilité: les TGV ne desserviraient plus que 40 destinations sur les 240 actuelles…
– mise en concurrence du ferroviaire, notamment des TER.
– plus de pollution et d’émissions de gaz à effet de serre.
La loi Macron n’a pas fait l’unanimité auprès de la classe politique: selon l’AFP, l’UMP s’est abstenue de voter, tandis que le Front de Gauche a voté contre. Parmi le PS, certains élus ont qualifié cette loi d' »ultra-libérale ». La loi Macron pose question sur l’accès aux transports par les différentes classes sociales; par ses bas prix, le trajet en autocar sera accessible aux personnes les moins aisées, tandis que le TGV restera ouvert à ceux qui en ont les moyens.
Photo: Source: Dreamtimes