Le parti des Démocrates de Suède (SD) pourrait arriver en deuxième ou troisième position aux prochaines législatives. Comment expliquer cette conquête probable de l’électorat par le parti anti-immigration?
Les sondages prédisent que le SD de Jimmie Åkesson peut obtenir 20% des suffrages aux prochaines législatives, le 9 Septembre.
La crise migratoire
L’automne 2015 a enregistré un pic des arrivées migratoires. Depuis, 300 000 personnes ont demandé l’asile en Suède, ce qui a fait passer la barre démographique à plus de 10 millions. Le gouvernement se souvient des des services sociaux saturés et migrants entassés dans des gymnases. La situation s’est nettement améliorée pour accueillir les migrants. Mais en 2018, d’est le défi de l’intégration qui mobilise l’attention politique. Le SD véhicule l’idée que l’intégration échouera et que les migrants pèseront sur l’identité culturelle et la cohésion sociale en Suède.
Des inégalités en hausse
Les migrants polarisent donc l’attention dans l’espace public. Le SD recrute principalement des voix chez les jeunes, les déçus de la social-démocratie et les habitants des campagnes désindustrialisées, qui eux, font surtout face à la montée des inégalités sociales.
En effet, les inégalités augmentent plus vite en Suède que dans le reste des pays de l’OCDE. Selon Göran Persson, l’ancien chef de gouvernement social-démocrate, aux affaires de 1996 à 2006:
«Il est impératif de prendre ces inégalités sociales émergentes à bras le corps pour maintenir la cohésion sociale et faire reculer l’extrémisme»
Un mouvement politique marginalisé
Pour Jean Yves Camus, professeur à l’Observatoire des radicalités politiques, cette percée de l’extrême droite « couteraient à l’image de la Suède sur le plan international« .
Le scénario de la victoire de l’extrême droite est en fait improbable. Les sociaux-démocrates du premier ministre Stefan Löfven resteraient effectivement le premier parti de Suède. Crédités de 24 à 25 % des intentions de vote, c’est cependant leur plus mauvais score depuis 1911.
En fait, la victoire prochaine du parti est improbable, car il a encore une figure d’épouvantail pour les électeurs… Avec laquelle aucun parti à droite n’a intérêt à s’allier. Il reste donc pour le moment, une force marginalisée dans le paysage politique.