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La Turquie en Une de la censure

En Turquie, la une de « Charlie Hebdo » publiée ce mercredi a subi une censure de la part du gouvernement en place pour le motif de « danger pour l’ordre public« . La caricature dessinée en une et représentant le prophète a dérangé dans les milieux conservateurs. Pourtant, ce n’est pas le seul motif que le gouvernement invoque lorsqu’il s’applique à censurer les médias véhiculant des tendances idéologiques divergentes.

Mercredi 14 janvier, la rédaction de « Charlie Hebdo » a décidé malgré les funestes événements de la semaine passé de publier un numéro. Pour enfoncer le clou vis-à-vis des positions adoptées par le journal, ils ont choisi de mettre en Une du journal une caricature du prophète de l’islam.

Le gouvernement Turque avait dans un premier temps fermement condamné la diffusion de ce croquis, suite à une déclaration du ministre conservateur Ahmet Davutoglu stipulant que « la publication de cette caricature est une grave provocation« .

Un avocat du barreau de Diyarbakir, Ercan Ezgin, c’est empressé de porter plainte peu après la duplication du dessin, auprès de la 2e chambre correctionnelle.
Après avoir plaidé le « danger pour l’ordre public« , le tribunal lui a donné raison et le croquis n’apparaît plus sous sa forme originale. Il est désormais aseptisé, très épuré et le visage du prophète n’est pas visible.

Suite à cette ordonnance de justice, quatre sites internet ont dû censurer leur pages : Birgun.net, Internethaber, Thelira et T24.
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Un lourd passif

Les sites internet ne sont pas des cas isolés. Quelques heures plus tôt, c’est le journal phare l’opposition, « Cumhuriyet« , qui a vu ses locaux investis par une escouade policière pour contrôler le contenu et surtout la Une du journal. Malgré ça, le croquis apparaît tout de même en page 12, dans un petit cadre à côté d’un éditorial contre le terrorisme.

Ce cas particulier est pourtant loin d’être la plus dramatique des affaires de censure qu’a connue la Turquie.

Quelques semaines avant cette publication, 32 personnes (principalement du monde des médias et du journalisme) avaient été arrêtées sur ordre du président Recep Tyyip Erdogan avec pour motif d’inculpation « formation d’un gang pour attenter à la souveraineté de l’Etat« .

Quelque temps après, il avait pourtant déclaré « La presse turque est la plus libre au monde« .

Que ce soit dans le cas d’étouffements d’affaires judiciaires (avec notamment une affaire d’incendie criminelle ainsi qu’une autre de financement de groupes islamistes) ou dans la censure de propos divergents, les partis islamo-conservateurs restent très influents dans l’ensemble de la Turquie et n’hésitent pas à employer les grands moyens pour œuvrer dans leurs intérêts.

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