Alors que l’élection présidentielle approche à grands pas en Algérie, des centaines de citoyens manifestent contre l’annonce du président actuel Abdelaziz Bouteflika. L’homme de 82 ans a annoncé ce dimanche sa candidature pour un cinquième mandat à la tête du pays.
Le 18 avril prochain aura lieu le premier tour de l’élection présidentielle en Algérie, mais depuis quelques jours, la colère gronde dans les rues du pays. Après l’annonce de la candidature du chef de l’Etat actuel, des centaines de personnes ont manifesté toute la journée jusque tard dans la nuit. Si une grande partie de la population s’oppose au retour au pouvoir de Bouteflika, ce sont majoritairement les jeunes qui prennent position publiquement et dans les rues : le journaliste Khaled Drareni était dans les rues d’Alger dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 et a pu retransmettre des images des manifestations en direct. En voici quelques une :
23h02 Face à face policiers manifestants anti 5e mandat en ce moment à la rue Didouche Mourad #Alger pic.twitter.com/lSbYEVOWsL
— Khaled Drareni (@khaleddrareni) March 3, 2019
00:15 La manifestation anti 5e mandat se transforme en rassemblement pacifique à la place Maurice Audin #Alger Centre pic.twitter.com/wAeBhdUPw5
— Khaled Drareni (@khaleddrareni) March 3, 2019
1h24 La police disperse dans le calme la place Audin pic.twitter.com/C00vEyipY5
— Khaled Drareni (@khaleddrareni) March 4, 2019
Même si les manifestations sont restées dans l’ensemble calme, le ressenti dans le pays est on ne peut plus clair : les jeunes ne veulent plus d’Abdelaziz Bouteflika. Après plus de 20 ans à la tête du pays, la population cherche du changement dans la manière de diriger l’état. De plus, du haut de ses 82 ans, l’homme est jugé inapte à gouverner un pays qui souhaite du nouveau. En effet, la dernière prise de parole en public du Président remonte désormais à sa présentation aux élections de 2014, c’est-à-dire il y a plus de 5 ans.
Pour rassurer la population, Bouteflika a aussi annoncé que s’il était réélu, il organiserait une élection présidentielle anticipée à laquelle il ne participerait pas. Il ne convoquera pas ailleurs une « conférence nationale indépendante » pour « débattre et adopter des réformes » pour instaurer un « nouveau système rénovateur ». Aucune date sur cette éventuelle nouvelle élection présidentielle n’a été pour autant communiquée. Mais cette annonce est, à n’en pas douter, simplement un moyen de garder la mainmise sur le pouvoir par l’entourage du président.
Après toutes ces annonces, des appels à l’annulation pure et simple des élections ont été lancés depuis ce lundi matin, notamment de la part du Collectif des Jeunes Engagés pour l’Algérie, un syndicat étudiant puissant dans le pays.