C’est le vice-chancelier allemand, Olaf Scholz, durant un discours portant sur l’avenir de l’Europe qui a demandé à la France de céder son statut de pays membre permanent au profit d’une délégation de l’Union Européenne.
Pour rappel, les cinq pays occupant un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU sont les Etats-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne, la Chine et la France. C’est à la suite de la Seconde Guerre mondiale en 1945, que les pays vainqueurs se sont attribué ce statut. Ils sont les seuls à posséder un droit de veto en cas désaccord.
« Prenons l’Union européenne au sérieux »
Cette décision fait écho aux critiques françaises envers la politique d’Angela Merkel sur l’Union Européenne. Le président Emmanuel Macron a de plus en plus de mal à cacher son impatience. Dans un discours devant la chambre des députés allemands, le 18 novembre, le président de la République a appelé à sortir de « l’immobilisme » pour relancer le projet européen et pour surmonter la crise du Brexit ainsi que la montée du nationalisme.
Le vice-chancelier allemand, Olaf Scholz a pris la demande du président français au pied de la lettre :
« Si nous prenons l’Union européenne au sérieux, l’UE devrait également parler d’une seule voix au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. À moyen terme, le siège de la France pourrait être transformé en siège de l’UE »
Conscient que le président de la France n’est pas prêt à céder ce statut si précieux, Berlin a proposé en contrepartie que le poste de chef de la délégation revienne à un français de manière permanente.
Le Conseil de sécurité de l’ONU c’est quoi au juste ?
C’est l’organe exécutif de l’ONU. Sa responsabilité principale est de « maintenir la paix et la sécurité internationale ». Les membres du Conseil de sécurité disposent ainsi de pouvoirs spécifiques comme l’établissement de sanctions internationales et l’intervention militaire. Le Conseil se compose de quinze membres dont cinq permanents et de dix renouvelés par moitié tous les ans.
Pour le moment Emmanuel Macron ne s’est pas encore exprimé sur le sujet. Mais les réactions se font tout de même entendre. Effectivement, l’ambassadeur français aux Etats-Unis a répondu de manière très claire sur Twitter : « C’est juridiquement impossible car contraire à la Charte des Nations unies. La modifier serait politiquement impossible ».