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Lastman, Samouraï Jack…: le Festival d’Annecy fait sa révolution séries

Quatre séries d’animation en production ont été présentées durant le Festival d’Annecy dans le cadre du WIP TV. Au programme, de l’action sanglante, de l’humour mordant, un saut dans le temps et un renard pas si méchant.

C’était la grande nouveauté de cette édition 2016. Le Festival international du film d’animation Annecy accueillait cette année les sessions Work In Progress de série TV. Dans la philosophie des Work in Progress consacrés aux longs métrages et installés depuis 2007, elles ont donné aux amateurs d’animation l’opportunité de découvrir en avant-première des séries en cours de production. Quatre fictions étaient présentées pour l’occasion : Pigeons et Dragons, Samouraï Jack, Le Grand Méchant Renard et autres contes et Lastman.

Pigeons et Dragons, c’est la série où vous faites les méchants ! Dans un monde médiéval sans foi ni loi, trois chevaliers totalement débiles – Godefroy, Francis et Maurice – sont en quête de gloire… Et pour parvenir à leur fin, ils décident de construire leur légende en faisant le buzz grâce au réseau social de l’époque : les pigeons. En route, ils affronteront les pires adversaires qui soient : ceux inventés par les internautes !

Créée par Nicolas Rendu et produite par La Blogothèque et Everybody on Deck, la série a en effet fait appel aux cyber-créateurs pour inventer des méchants intégrés aux scénarios. En récompense, les faiseurs de vilains sélectionnés ont suivi la création de leur personnage et ont participé au tournage. Entièrement réalisé en stop-motion, les 30 épisodes promettent une bonne dose d’humour absurde et de situations cocasses. L’épisode pilote est en tout cas un modèle de drôlerie, quelque part entre Kaamelott et Monty Python : Sacré Graal !. Diffusion fin 2016 sur Arte Creative.

pigeonsetdragons

Derrière Samouraï Jack, il y a l’un des plus grands noms de l’animation : Genndy Tartakovsky (Le Laboratoire de Dexter, Star Wars : Clone Wars, Hôtel Transylvanie). Diffusée en 2001 sur Cartoon Network aux États-Unis, cette série américaine culte est restée inachevée après quatre saisons. Douze ans après son arrêt, l’artiste a bénéficié d‘un nouveau budget pour réaliser 10 épisodes et conclure la série comme il se doit.

L’auteur n’a pas voulu en dire plus sur l’histoire. On retrouve Jack, envoyé dans un futur lointain – 50 ans après la saison 4 – par le redoutable démon Aku. Cette nouvelle version a été décrite par le réalisateur comme plus sombre et plus adulte. Genndy Tartakovsky a précisé qu’il avait pensé ces 10 épisodes comme un film de 5 heures. Le public a assisté à la présentation de deux séquences story-boardées et une scène d’action muette où Jack a troqué son katana pour des mitraillettes. Aucune date de diffusion n’a été communiquée.

Si Le Grand Méchant Renard et autres contes était bel et bien présent dans la sélection du Festival d’Annecy, il s’agit plus de trois courts-métrages de 26 minutes que d’une série à proprement parler. Réalisée, scénarisée et dessinée par Benjamin Renner (Ernest et Célestine) d’après ses propres bandes dessinées, on y trouve des animaux particulièrement agités, un renard qui se prend pour une poule, un lapin qui fait la cigogne et un canard qui veut remplacer le père Noël. [youtube id= »yzIxLwVwtiQ »]

Au menu, la présentation de trois fictions réalisées en 2D et produites par Folivari : Le Grand Méchant Renard, Un Bébé à livrer et Il faut sauver Noël. Sur scène, Benjamin Renner est revenu sur la genèse de ses personnages, inspirés par des souvenirs d’enfance et la propre personnalité de l’artiste qui se rêvait en gamin cool à l’adolescence sans parvenir à l’être. Avec ses situations caustiques et ses protagonistes qui ne manquent pas de piment, l’humour fait mouche et devrait ravir autant les aficionados des bandes-dessinées qu’un nouveau public. Ces trois contes seront diffusés sur Canal + à Noël avant une sortie en salles début 2017.

renard

Dernière série mais non des moindres : Lastman. Annoncée il y a trois ans au Marché International du Festival d’Annecy (MIFA), la série a été développée par France 4 pour sa case ado-adulte et a vécu un véritable parcours du combattant. Au départ, il y a une bande-dessinée du même nom créée par Bastien Vivès, Balak et Mickaël Sanlaville. Alors que France 4 venait de lancer un appel à projets pour ce type de programmes, trois studios français ont joint leurs efforts pour faire naître Lastman en série TV. Sous la houlette du producteur Didier Creste, l’adaptation – au budget inférieur à 4 millions d’euros – est confiée au réalisateur Jérémie Périn et au directeur d’écriture Laurent Sarfati avec la volonté affichée d’en faire une préquelle.

Dix ans avant les événements décrits dans la BD, un jeune boxeur nommé Richard Aldana se retrouve avec la gamine de son meilleur ami sur les bras. Mais la petite Siri est traquée par une secte de fanatiques qui croient à l’existence de la Vallée des Rois, un monde de légende dont elle serait la clé. Le réalisateur a de son propre aveu voulu « une histoire de genre au premier degré et inspirée des films de John Carpenter ». Les premiers épisodes dévoilés au Festival d’Annecy ont permis de mieux mesurer cette tonalité héritée des « années 70, 80 et 90 » et une esthétique conforme à l’esprit du metteur en scène. Cependant, la dernière ligne droite est semée d’embûches.

Lastman

Après le retrait d’un financeur, la fin de la production s’annonce compliquée et un crowfunding devrait rapidement voir le jour pour tenter de récupérer 75 000 euros. Suite au nouveau positionnement éditorial de France 4 qui mise sur « la jeunesse et la famille »), la diffusion de Lastman a été reportée et nous devrions pouvoir enfin la découvrir à l’automne en seconde partie de soirée. Elle reste en tout cas une pionnière dans l’animation ado-adulte à la française.

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