Si l’Histoire ne retient pas le 17 juin comme une date centrale et primordiale, quelques évènements ont pourtant eu lieu ce jour. Retour sur ces épisodes tantôt oubliés, tantôt dans l’ombre d’évènements plus marquants.
• 17 juin 1789 :
Au coeur de la crise institutionnelle de 1789, le 17 juin constitue une date à la symbolique et aux répercussions politiques importantes. Une petite remise en contexte s’impose auparavant. Le 5 mai 1789 s’ouvrent les Etats généraux pour la première fois depuis 1614. Cette réunion des représentants des trois ordres de la société (tiers-état, noblesse, clergé) a été convoquée par Louis XVI en vue de résoudre la crise financière et fiscale qui frappe le royaume. Toutefois, la position ferme du roi et de son ministre Necker provoque l’irritation des députés du tiers-état. Un mécontentement accentué par obsolescence du système de représentation. Ce dernier ne reflète pas du tout la réalité de la société. Dans les faits le clergé et la noblesse constituent une ultra minorité.
Ces profonds désaccords débouchent sur ce fameux 17 juin 1789; date à laquelle le tiers-état, rejoint par quelques nobles, se déclare Assemblée Nationale. Dans le sillage de l’Abbé Sieyès, cette assemblée s’octroie le droit d’autoriser la perception des impôts. L’autorité du roi en est largement bafouée. Cet évènement est le déclencheur de la réaction en chaîne qui va conduire, en très peu de temps, à la Révolution Française.
• 17 juin 1940 :
Entrée en guerre contre son gré par le biais de son alliance avec la Pologne, la France reste finalement inactive pendant près de neuf mois. C’est la drôle de guerre. Toutefois, lorsque l’Allemagne nazie passe à l’offensive sur le front ouest, les français sont rapidement submergés. Pourtant pas inférieurs en termes d’effectifs ou de matériel, l’armée française paye une doctrine désuète et un commandement douteux. En trois semaines, il devient vite évident que l’avancée allemande ne pourra être stoppée. Malgré la vaillance des soldats sur le front et quelques escarmouches victorieuses, la France est impuissante.
Après l’encerclement de Dunkerque puis la prise de Paris, le haut commandement ne voit plus d’alternative. Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain prend la parole pour signifier aux Français sa demande d’armistice. « C’est le coeur serré que je vous annonce qu’il faut cesser le combat » sont les mots du vainqueur de la bataille de Verdun. Ce 17 juin 1940 marque donc l’abandon symbolique de la lutte de la France dans la seconde guerre mondiale.
• 17 juin 1953 :
La mort de Joseph Staline le 5 mars 1953 constitue un évènement majeur , ayant des répercussions presque immédiates. Beria devient le nouvel homme fort de l’URSS. Il annonce dans la foulée une amnistie pour un million de prisonniers. Ce geste hautement symbolique rallume la flamme de l’espoir dans les pays de l’est, sous le joug soviétique. Ainsi, le 16 juin une insurrection ouvrière éclate à Berlin-Est. Dès le lendemain elle se propage dans les autres villes de la République Démocratique Allemande. Dans la capitale, pas moins de 60000 manifestants, qui dénoncent les mauvaises conditions de travail, s’en prennent aux symboles communistes. Cela force les soviétiques à intervenir avec les chars. L’insurrection est matée dans le sang. Le bilan de cette terrible répression s’élève à environ 80 morts et 25000 arrestations. En souvenir de ce jour funeste, une rue Berlinoise porte le nom du 17 juin 1953.