Au cours de l’histoire, de nombreux événements importants se sont déroulés un 19 juillet. En voici trois particulièrement remarquables.
19 juillet 64
Au premier siècle après Jésus-Christ, Rome est à l’apogée de sa puissance. L’empire s’étend sur l’ensemble du bassin méditerranéen. Il est aussi prospère que ses armées sont craintes. Pourtant au cours de l’été 64, une grande tragédie frappe la ville éternelle. A ce moment, Rome compte environ 800 000 habitants concentrés dans un rayon de 13 kilomètres carrés. La plupart des riverains vivent dans des immenses bâtiments de cinq ou six étages, les « insulae ». Cette organisation favorise les incendies, fréquents mais souvent localisés. Pourtant celui qui se déclenche le 19 juillet 64 est aussi impressionnant que meurtrier.
Prenant naissance dans le quartier du Circus Maximus, les flammes se propagent très rapidement. Pendant plusieurs jours, elles dévorent Rome, détruisant ainsi une grande partie des bâtiments. Certains monuments dont le Palais Impérial sont ravagés et environ 10000 âmes périssent. Séjournant ce jour-là hors des murs de la ville, l’empereur au pouvoir, Néron, est averti de la catastrophe. Rapidement il organise les secours. Une fois l’incendie maîtrisé, il élabore des plans de reconstruction. Son palais, renommé Maison Dorée (Domus aurea), sera notamment rebâti dans des dimensions encore plus importantes qu’avant la catastrophe. Suspecté d’avoir lui-même participé à la réalisation de ce drame, Néron s’en défend et accuse la communauté chrétienne. Cela marque le début des grandes persécutions durant lesquelles seront notamment exécutés Paul et Pierre.
19 juillet 1808
En avril 1808, Napoléon cause la chute du roi espagnol Charles IV. Il envahit ainsi la péninsule ibérique sans grande opposition. Toutefois, le peuple espagnol n’accepte pas l’invasion française. Un premier soulèvement a lieu les 2 et 3 mai (Dos y Tres de mayo, immortalisés par Goya) à Madrid. Il est réprimé dans le sang. L’empereur place ensuite sur le trône l’un de ses frères, Joseph Bonaparte. Un roi fantoche que les Espagnols n’acceptent pas. Une grande partie du pays se soulève. Débute ainsi la guerre d’Espagne que les Espagnols nommeront Guerilla. Un terme qui fera flores les siècles suivants.
Le 19 juillet 1808, le général Pierre Antoine Dupont de l’Étang, à la tête d’une armée de 18000 hommes, est surpris par les insurgés. En pleine retraite après avoir échoué à sauver les restes de la flotte française à Trafalgar (défaite par les Anglais de Nelson), il tombe sur une armée rebelle espagnole à l’entrée des défilés de la Sierra Morena. Près de 30 000 insurgés, commandés par le général Francisco Javier Castaños, encerclent les Français. Isolé et sans espoir de renfort rapide, Dupont, le vainqueur de Friedland se résout à déposer les armes. Trois jours plus tard, il signe la reddition. La capitulation de Bailén marque la première véritable défaite terrestre des armées impériales. L’Empire n’est plus invincible.
19 juillet 1870
Sorti renforcé de la guerre avec l’Autriche avec la victoire de Sadowa (1866), Bismarck ambitionne de réunir l’ensemble des états allemands. Le chancelier Prussien tente un coup politique pour forcer la France de Napoléon III à lui déclarer la guerre. Une guerre qu’il lui sait favorable. Pour assurer la succession de la couronne en Espagne, il suggère la candidature du prince Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen, lié par le sang au Roi Guillaume Ier de Prusse. Comme prévu, cette manoeuvre provoque l’irritation des Français mis sous pression. Mal conseillé et influencé par un gouvernement partisan d’une politique belliciste, Napoléon III tombe dans le piège du chancelier Otto Von Bismarck.
Le 19 juillet 1870, la France déclare ainsi la guerre à la Prusse. Cette agression conduit l’ensemble des états allemands à se ranger derrière Bismarck comme celui-ci l’escomptait. En quelques jours, cette alliance allemande réunit 800 000 hommes à la frontière quand la France n’aligne péniblement que 250 000 soldats. Un mois plus tard, la défaite de Sedan met fin au Second Empire. Largement battu, Napoléon III est en plus fait prisonnier. Par la suite, l’Allemagne achève son unification en signant symboliquement l’acte qui marque la naissance du IIème Reich dans la Galerie des Glaces à Versailles (18 janvier 1871).