Une étude vient de démontrer que les films et séries d’Hollywood tendraient à donner une image très négative de l’avortement : nombre d’entre eux associeraient cet acte médical à un danger, voire à la mort.
L’avortement est au cœur des débats en ce moment. On croyait le sujet clos, mais il faut croire que l’Espagne a fait un grand bond en arrière sur le sujet, et que la France est en train de prendre le même chemin. Les milliers de militants anti-avortement qui ont défilé à Paris ce week-end en sont la preuve. Parallèlement, une nouvelle étude vient de démontrer que la représentation de l’avortement dans les films et séries américains renvoie l’image d’une pratique dangereuse, parfois même mortelle.
«Le lien entre l’avortement et la mort peut être très fort dans l’esprit du public» explique Gretchen Sisson, chercheuse en sociologie à l’UCSF, université de San Francisco, aux Etats-Unis, et co-auteure de cette nouvelle étude, à paraître dans la revue Contraception. «Cela crée un mythe social selon lequel l’avortement est bien plus dangereux qu’il ne l’est en réalité».
515 films et séries abordent l’avortement
Pas moins de 515 films et séries américains répertoriés sur Internet mentionnent l’avortement. On constate d’ailleurs qu’ils sont de plus en plus nombreux : entre 1963 et 1972, 29 films et séries ont abordé l’avortement, alors qu’entre 2003 et 2013, on en a recensé 116. Une tendance à la hausse qui pourrait suggérer que le sujet est de moins en moins tabou dans la société.
Sur les 310 films et épisodes ayant un avortement comme élément essentiel de l’intrigue, ou une personne pratiquant l’avortement comme personnage essentiel, 9% mettaient en scène la mort de la femme qui avait eu recours —ou même simplement envisagé d’avoir recours — à l’avortement. Il est donc facile pour le spectateur d’assimiler l’avortement à quelque chose de dangereux pouvant conduire à la mort.
Or, en réalité, le risque de décès dû à un avortement (dans un cadre légal et médicalisé) représente moins d’un cas sur 100 000 ! Pour Gretchen Sisson, cette tendance générale qui consiste à dépeindre l’avortement comme une pratique risquée dans les films, indique, selon elle «un malaise actuel vis-à-vis de l’avortement». Un malaise qui se traduit d’autant plus aujourd’hui par la montée des revendications anti-avortement.