Le 24 décembre 2020, une pollution exceptionnelle est détectée sur le captage d’eau potable de la commune de Casse-Mortier. Les habitants de la commune se mobilisent alors pour obtenir des réponses.
« On s’est rendu compte qu’au 24 décembre 2020 on avait une quantité 130 fois supérieure à la norme de potabilité qui se retrouvait sur l’eau de surface du captage. L’ARS en a ordonné la fermeture et la vidange d’un château d’eau qui dessert 5000 habitants » explique Franck, un membre de l’association Avenir Santé Environnement à RMC. Une découverte effarante pour les habitants de la communauté de communes de la plaine d’Aunis. Le relevé sur le captage d’eau détecte la présence d’un herbicide fortement dangereux pour la santé, le chlortoluron, classé cancérigène, mutagène et reprotoxique. Ce produit est répandu sur les céréales à l’automne.
Le problème est que l’ARS n’a communiqué autour de ces chiffres seulement 11 jours plus tard. Une période où environ 6000 personnes des communes alentours ont consommé cette eau polluée. De plus, l’eau purgée de ce point s’est retrouvée lâchée dans la nature pouvant avoir des conséquences sur la faune et la flore.
La présence d’un cluster de cancer pédiatrique
Les différentes enquêtes n’ont apporté aucune réponse pour le moment. Les habitants continuent de se mobiliser notamment dans la commune de Saint Rogatien. Une ville de 2200 habitants qui a connu six cas de cancers d’enfants sur la période de 2009 à 2018. Des chiffres qui ne laissent plus place à la coïncidence. Les parents ont alors crée l’association Avenir Santé Environnement pour comprendre ce phénomène.
Un combat qu’il mène depuis maintenant plus de trois ans pour obtenir des réponses. Les différents relevés de pesticides dans l’air réalisés ces dernières années montrent la présence de produits interdits depuis plus de 10 ou 20 ans. L’association s’est d’abord interrogé sur l’usine d’enrobés proche des communes avant de s’intéresser à une usine de compostage de déchets verts. Mais pour le moment, aucune étude ou enquête n’apporte de vraies réponses.
Cette région connaît des drames familiaux sans avoir de réponses à leurs origines. En 2019, une petite fille de 2 ans est atteinte de leucemie. En 2018, une adolescente de 14 ans contracte un cancer. Malgré un combat de plus d’un an contre la maladie, elle décède un an plus tard. Sa mère s’est confiée à Basta pour raconter ce drame.
L’association souhaite alors plus de transparence sur ces questions environnementales pour leur santé et celles de leurs enfants. La communauté de communes essaie de trouver des solutions et de discuter avec les agriculteurs pour passer à une agriculture plus biologique. Une campagne de mesure des pesticides dans l’air dans la région Nouvelle-Aquitaine est en cours. L’ATMO va mesurer sur la période de février 2021 à décembre 2021 la présence de 107 pesticides. Le combat de ces familles est loin d’être fini. Ils devraient porter cette affaire jusque devant le tribunal pour tirer au clair toute cette affaire.