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Le comité interministériel divise les élus marseillais

Lundi matin, à l’occasion d’un conseil municipal de rentrée animé, les élus UMP de la ville de Marseille ont souligné la passivité du gouvernement socialiste, qui avait promis le 6 septembre dernier d’importants renforts de police.

Entre les petites phrases bien choisies de Patrick Menucci, président du groupe socialiste de la cité phocéenne, et les envolées lyriques de Jean-Claude Gaudin, sénateur-maire de la ville, les élus marseillais ont, lundi matin, gratifiés l’assistance de quelques prouesses d’orateurs. Si la forme était au rendez-vous de ce conseil de rentrée, les représentants avaient aussi de quoi faire sur le fond puisque près de trois cents sujets de délibération, allant de la dépénalisation du cannabis jusqu’au financement des travaux du stade vélodrome (voir par ailleurs), étaient à l’ordre du jour. Avec en toile de fond la question de la sécurité et la tenue du comité interministériel du 6 septembre dernier à Marseille.

« Une politique de gribouille »

 Les élus UMP n’ont pas pris de gants pour qualifier l’attitude du gouvernement. Pour Guy Tessier, maire du cinquième arrondissement de la ville de Marseille, ce comité interministériel s’est révélé être un véritable « camouflet » : « C’est une politique de gribouille », s’est-il exclamé, interpellant les élus socialistes de l’assemblée. La faute aux promesses formulées par Jean-Marc Ayrault, le premier ministre socialiste, qui s’était engagé à l’occasion de ce conseil des ministres exceptionnel, à envoyer d’importants renforts de police pour désengorger la cité phocéenne de ces règlements de compte et violences incessantes. A ce sujet, Bruno Gilles, sénateur UMP des Bouches du Rhône, renchérit : « Où sont les policiers ?, s’est indigné l’élu UMP. Mennucci disait qu’il fallait 400 policiers, puis Valls 350 pendant la campagne, et maintenant 205 dont 45 gendarmes qui seront non affectés à Marseille. Au final on en aura moins de 150 ».

« Marseille, une cause nationale »

 Un gouvernement fustigé, pointé du doigt, égratigné, voire enterré : « Aujourd’hui, on a provisoirement un gouvernement de gauche, s’est amusé Jean-Claude Gaudin, n’hésitant pas à prendre à parti les élus PS présents dans la salle. Oui provisoirement ! Regardez les chutes dans les sondages ! ». Des propos, auxquels Patrick Mennucci, visiblement en grand forme, n’a que très peu goûté : « Marseille est une cause nationale ! Et vous ne faites qu’une diatribe politicienne ». Histoire de dire que l’intérêt général doit dépasser les petites « guéguerres » politiciennes. A ce sujet, c’est au tour de Jean-Christophe Masse, élu PS, de défendre le gouvernement, en soulignant « la volonté du comité interministériel », assurant que « Marseille n’est pas isolée, et que l’Etat va l’aider ». Quoiqu’il en soit, à l’heure où les effectifs de police sont amputés de trente de ses membres pour une sombre affaire de trafic de drogue, un geste du gouvernement serait le bienvenu. Finalement, il n’y a pas de grandes leçons à tirer du débat d’hier. Sauf peut-être que les langues des politiciens sont déjà bien aiguisées, bien déliées, et qu’elles brûlaient d’impatience de s’affronter dans un combat féroce de joutes verbales. L’enjeu ? Les élections municipales de 2014.

 

Tristan Molineri

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