Marine Le Pen profite de la visite de Emmanuel Macron pour souligner la « réalité » qu’illustre le film Bac Nord. Ce tweet fait suite à la réflexion d’un journaliste irlandais en juillet qui mettait en scène les habitants des quartiers nord de Marseille comme « des bêtes » et pourrait donner envie de « voter Le Pen » à quelques mois des élections présidentielles.
Fiction ou réalité ?
En salles depuis juillet, Bac Nord et son succès fulgurant, se voient précédés d’une polémique qui vise sa représentation de l’insécurité et des habitants des quartiers nord de Marseille jugées stéréotypées, qui pourrait servir de propagande à l’extrême droite.
Inspirée de faits réels, survenus en 2012, Bac nord met en scène une équipe de policiers qui franchit la ligne jaune dans sa lutte contre les trafics qui envahit les quartiers nord.
En juillet au Palais des Festivals de Cannes, un journaliste irlandais pointait du doigt le danger de la représentation de ce film : « On est dans une année d’élection. Moi j’ai vu ça avec l’œil d’un étranger et je me dis : peut-être que je vais voter Le Pen après ça« . « C’est une vision qu’on a toujours dans les médias français : les zones où on ne peut pas passer, les zones hors de la civilisation, les zones où il faut réimposer la loi française. Le film est super, mais il y a un problème, là. On est dans une année d’élection. Et j’étais gêné. Vraiment gêné. Et je n’étais pas le seul. » ajoute-t-il.
C’est le 1er septembre suite à l’arrivée d’Emmanuel Macron à Marseille, que Marine Le Pen vient indirectement confirmer les propos de ce journaliste en désignant le film comme une « terrible réalité« …
Si le film met en scène les quartiers difficiles de la ville de Marseille, beaucoup d’internautes ont dénoncé les clichés et stéréotypes des délinquants qui pourraient nourrir le racisme en France.
Bac Nord instrumentalisé par l’extrême droite à quelques mois des élections
L’extrême droite a l’habitude de surfer sur l’insécurité, le danger, les zones de non-droit et d’après les internautes, c’est ce que renforcerait ce film qui nourrit les clichés sur les quartiers difficiles du sud de la France.
Originaire de Marseille, Cédric Jimenez s’était défendu de faire le jeu de l’extrême droite. « J’espère que Marine Le Pen ne va pas passer grâce à moi, ça m’emmerderait« , avait-il répondu. « Au contraire, j’ai essayé avec le film de raconter effectivement des zones qui ont de grandes difficultés. Qui peuvent paraître véritablement hostiles. Mais je ne pense pas qu’il faut régler ça avec un vote radical comme Marine Le Pen, pas du tout.«
Le journaliste irlandais décrivait les délinquants comme des « bêtes« , le film mettant en avant principalement l’équipe de policier et bien moins ceux à qui ils font face qui n’ont que très peu de dialogues et ne représentent qu’un brouhaha. Beaucoup d’internautes ont dénoncé le cliché de cette représentation, qui signifie un danger en période d’élection présidentielle d’autant plus que le film s’avère être l’un des plus grands succès de l’été dans les salles françaises…