« Ne pas avoir peur« , c’est le message du présentateur télé sur la chaîne de télévision afghane Peace Studio, aux côtés de talibans armés… Cette vidéo surréaliste fait réagir la toile et inquiète la communauté internationale sur le contrôle des talibans de la presse afghane.
Coopérer et « ne pas avoir peur«
Une vidéo publiée par Kian Sharifi, le dimanche 29 août sur Twitter montre un présentateur de la chaîne de télévision afghane Peace Studio entouré de plusieurs talibans armés. Le journaliste lit un communiqué des nouveaux dirigeants du pays. Ils veulent que le peuple « coopère et assurent qu’il ne devrait pas avoir peur ».
Dans un second tweet, l’auteur du précédent informe qu’il s’agit d’une émission de débat politique nommée Pardaz. À la suite de ce message, le présentateur aurait également interviewé un taliban.
Ces images surréalistes, comparées à une vidéo d’otage, ont choqué les internautes qui ont soulevé la gravité de la situation et l’étendue du contrôle des talibans sur les médias et les journalistes.
La presse en danger
Si après leur prise de Kaboul, des talibans ont assuré que les médias et leurs journalistes, y compris les femmes, pourront continuer à travailler librement, il est clair que leurs intentions sont de limiter au maximum la liberté de la presse pour mieux établir leur propagande. Déjà plusieurs cas de femmes journalistes, empêchées d’exercer leur profession avaient été relevés depuis la prise de pouvoir des talibans.
Massoud Hossaini, photographe afghan, alertait ce dimanche auprès de l’AFP des intentions des talibans sur la presse. « Cela va être très, très mauvais. (Les talibans) essayent de tuer les médias mais ils le font doucement « , juge-t-il. « Les talibans vont totalement liquider les médias, ils couperont aussi complètement internet pour probablement devenir une nouvelle Corée du Nord de la région » ajoute ce dernier qui a quitté le pays depuis le dimanche 15 août.
Le pays, dans le chaos depuis plusieurs semaine, est plongé dans la politique de terreur des talibans. Ces derniers tentent de s’installer durablement au gouvernement en « rassurant » la population mais tout en maintenant paradoxalement la peur.