La liberation conditionnelle de Philippe El Shennawy, le plus ancien détenu de France, a été approuvée aujourd’hui.
Il a 59 ans, et il en a passé 38 derrière les barreaux. Après le réexamen de son cas par François Hollande en mars 2013, Philippe El Shennawy sera remis en liberté conditionnelle. « C’est un grand soulagement. Philippe El Shennawy est admis à la libération conditionnelle à partir de vendredi matin », a déclaré son avocate Maître Maud Marian à la presse, précisant qu’il devra porter un bracelet électronique pendant deux ans. Sans cette liberté conditionnelle, il n’aurait été libre qu’en 2032.
« Il va résider chez sa femme. Il est très, très heureux », a-t-elle ajouté. « J’ai eu sa femme au téléphone, il y a eu des larmes, des cris de joie. » Ressent-il de l’appréhension ? «Ah non ! Il a toujours été libre. C’est pour ça qu’il a été un problème pour l’administration pénitentiaire, il était insoumis», selon l’avocate. «Pour lui, ce n’est pas une nouvelle vie. Il n’a pas passé quarante ans entre parenthèses. Il a fait avec les moyens qu’on lui donnait en prison pour vivre sa vie. Il va maintenant pouvoir faire la même chose dans un meilleur cadre.»
Réincarcéré pour avoir voulu voir son fils
Le bracelet électronique « ne va pas être très facile à vivre psychologiquement ». « Il le dit, c’est une liberté au rabais, mais c’est toujours mieux que la prison », a estimé Me Marian. Il sortira vendredi de la prison de Fresnes. Philippe El-Shennawy commencera à travailler lundi. Il a déjà signé son CDI dans une entreprise d’événementiel. «Il sera coordinateur de projets dans le milieu culturel», explique l’avocate.
Philippe El Shennawy prend perpétuité en 1977 pour le braquage et de la prise d’otages de l’agence CIC de l’avenue de Breteuil, à Paris, bien qu’il nie avoir participé au casse, qui par ailleurs s’est terminé sans effusion de sang. Libéré sous condition en 1990, il a été réincarcéré après quelques mois seulement pour violation d’une interdiction de séjour à Paris, où il s’était rendu pour voir son fils. Quinze ans de plus… Il s’est évadé à deux reprises, lors d’une permission en 1997, puis d’un séjour en unité pour malades difficiles en 2004, avant d’être repris à chaque fois après quelques mois de cavale.
Pendant ce temps, d’autres prennent trois ans avec sursis pour viol…
Claire BELLAHSEN