Classique à l’américaine qui traverse le temps mieux que le bon vin, « 12 hommes en colère », adapté du roman de Reginal Rose (1953) et du et du film de Sydney Lumet (1957), comparait sur scène jusqu’au 5 janvier 2020 au Théâtre Hébertot. Un huis clos d’une heure vingt sans temps mort qui questionne sur la façon dont la justice est rendue et sur l’impact des stéréotypes avec des comédiens coupables de son immense succès.
Le metteur en scène Charles Tordjman sur le banc des adulés. Depuis le 3 octobre, ce dernier nous offre l’adaptation de l’oeuvre mythique « 12 hommes en colère » au Théâtre Hébertot. Une pièce oppressante et pleine de tensions qui nous transporte dans… une petite salle. A l’intérieur s’y trouve 12 jurés, 12 citoyens américains ordinaires. Ils sont d’âges et d’univers professionnels différents, de valeurs et de personnalités différentes et doivent décider du sort d’un adolescent accusé de parricide. Si pour 11 d’entre eux sa culpabilité est évidente, un seul homme va émettre des doutes. Alors que le verdict doit être unanime, cette simple remise en cause va mettre à mal les certitudes des 11 autres.
Une pièce d’époque aux propos modernes
D’abord cette fausse tragédie agace quand certains considère la justice comme secondaire face à la volonté d’aller voir un match. Ensuite elle fait rire aux éclats quand un des hommes imite un vieillard. Et enfin elle pose des questions existentielles sur la tolérance. Une notion au coeur de nombreux sujets d’actualité qui lui donne son caractère intemporel. La parole a le plus beau pouvoir et est donnée à des interprètes exceptionnels, comme Bruno Wolkowitch qui l’utilise à bon escient.
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