On prend les mêmes et on recommence ? Il y a 18 mois, Bouygues Telecom proposait cartes sur table le rachat de SFR pour 14,5 milliards d’euros. Aujourd’hui la situation est presque similaire, sauf que c’est SFR-Numéricable qui propose de racheter Bouygues Telecom pour 10 milliards d’euros.
Bouygues Telecom, l’opérateur aux nombreux prétendants
10 milliards d’euros, voici la proposition d’Altice, maison-mère de SFR-Numéricable, pour racheter Bouygues Telecom. L’offre est combinée avec l’opérateur Free. Ce dernier récupérera le réseau et une partie des fréquences, alors que SFR-Numéricable reprendra la base des clients de Bouyges Telecom. En marge de ces contrats, Orange se serait aussi engagé à reprendre une partie des salariés de Bouygues. Tout semble se décider si vite, mais qu’en pense le principal concerné ? Bouygues Telecom ne souhaite pas forcément une gestion à trois de l’opérateur, il aime à dire qu’il pourrait très bien continuer seul.
10 milliards : pas plus, pas moins ?
Une offre de SFR-Numéricable avait été déjà posée sur la table l’an dernier, mais elle n’était pas assez alléchante pour Bouygues Telecom qui exigeait plus. À l’époque, Patrick Drahi n’avait pas sorti le gros lot, ne proposant que 5 milliards d’euros pour le rachat. Pas assez pour Martin Bouygues qui avait carrément demandé 11 milliards. Les 10 milliards d’aujourd’hui pourraient peser dans la balance et faire fléchir la position de Bouygues Telecom. C’est un véritable coup de poker lancé par un Patrick Drahi qui est sûrement pressé d’en finir. Mais est-ce véritablement la fin des discussions ou le début de nouvelles négociations ? À voir…
En attendant, l’actionnaire Patrick Drahi agace fortement le gouvernement. Un passage de quatre à trois opérateurs pourrait avoir des effets néfastes sur l’emploi en France et Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, ne manque pas de le rappeler : « L’emploi, l’investissement et le meilleur service aux consommateurs sont les priorités. Or les conséquences d’une consolidation sont à ces égards négatives, comme l’ont prouvé les cas récents en Europe. »
Clarisse Duppré