Alors que l’Amérique du Sud est actuellement en proie au virus Zika, le Haut Conseil de la Santé Publique alerte la métropole française sur un risque de transmission du virus d’ici l’été 2016.
Selon le Haut Conseil de la Santé Publique, un organe du ministère de la Santé, il n’est pas exclu que le virus Zika se propage jusqu’en France métropolitaine au courant de l’été. En effet, l’HCSP explique qu’une personne infectée lors d’un voyage à l’étranger, notamment en Amérique du sud, peut tout à fait se faire piquer par un moustique tigre et ainsi transmettre le virus à d’autres individus.
Dans le sud de la France, l’aedes albopictus, plus communément appelé le moustique-tigre, est déjà bien présent. Connu pour transmettre la dengue et le chikungunya, ce moustique est également à l’origine de la propagation du virus Zika en Amérique du sud. Les autorités sanitaires s’inquiètent d’une propagation jusqu’en Europe et notamment dans le sud de la France.
Déjà 102 cas confirmés en Martinique
La Martinique est fortement touchée par l’épidémie de zika et vient d’être placée au niveau 3 du programme de surveillance, d’alerte et de gestion des épidémies (PSAGE), selon la préfecture. Cette dernière déclare dans un communiqué : « Les dernières données connues sur la propagation du virus Zika montrent un doublement du nombre de cas biologiquement confirmés depuis la fin de la semaine dernière pour atteindre 102 ». La multiplication de voyages de la métropole vers la Martinique durant la période estivale sera un facteur considérable de propagation du virus jusqu’en France.
Les mesures de précaution à prendre
Le HCSP recommande vivement de prendre des mesures de lutte antivectorielle. Il est préconisé d’isoler les cas suspects ou confirmés pendant la période fébrile, en les plaçant sous moustiquaire ou dans un local avec des fenêtres fermées, de manière à éviter toute contamination par de nouveaux moustiques. Seulement, les symptômes du Zika peuvent se confondre avec ceux d’autres virus tel que la grippe, rendant plus complexe la signalisation des individus, ce qui peut compromettre l’isolement des sujets.
Le Brésil en alerte, à huit mois des JO
Le pays est sujet à une épidémie de Zika sans précédent alors que les Jeux Olympiques se dérouleront en pleine période estivale. Dès décembre 2015, les autorités locales brésiliennes avaient alerté sur une hausse remarquable du nombre de cas sur une seule année, les contaminations étaient passées de 147 à 1.248.
Le virus a d’ores et déjà été détecté dans 14 des 27 États brésiliens dont celui de Rio, où seront organisés les Jeux olympiques en août prochain. Antonio Nardi, secrétaire à la surveillance de la santé au ministère expliquait : « Nous sommes face à l’inconnu. Le ministère de la Santé joue un rôle de sentinelle pour collecter, enquêter, recenser tous les cas et faire avancer la recherche ». Pour l’heure, il n’est pas envisagé de remise en question du bon déroulement des événements sportifs, alors que l’été représente une période propice à la propagation des moustiques.
Il n’existe à ce jour aucun vaccin pour lutter contre le virus Zika. Si les symptômes sur l’homme sont similaires à un syndrome grippal, pour les fœtus, les conséquences sont dramatiques. Alors que le pays doit faire face à cette épidémie, la question du droit à l’avortement est plus que jamais d’actualité au Brésil.
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