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Johnny Clegg, le zoulou blanc qui combattait l’apartheid en chantant, est mort.

Il se savait condamné. À 66 ans, le chanteur Johnny Clegg, surnommé le zoulou blanc, est décédé mardi 16 juillet des suites d’un cancer du pancréas, entouré de sa famille à Johannesbourg.

Le musicien sud-africain a succombé à sa maladie après une bataille de quatre ans et demi contre le cancer. Son manager Rodd Quinn a annoncé la nouvelle sur la chaîne de télé SABC. Diagnostiquée en 2015, Johnny Clegg s’est lancé dans une tournée d’adieux. « J’ai eu une carrière gratifiante à bien des égards en réussissant à rassembler des gens grâce à des chansons, surtout à un moment où cela semblait complètement impossible ».

Un artiste engagé

Asimbonanga ( « Nous ne l’avons pas vu » en langue zoulou ), sa plus célèbre chanson, dédiée à Nelson Mandela, l’a fait connaître mondialement en 1987. Elle a marqué l’Histoire de la musique en devenant le symbole de la lutte anti-apartheid.

On le surnomme le zoulou blanc car il puisait dans cette culture son inspiration pour concevoir une musique révolutionnaire. Les rythmes africains cohabitent avec la guitare, le clavier électrique et l’accordéon. « Il a joué un rôle majeur en Afrique du Sud en faisant découvrir aux gens différentes cultures et en les rapprochant », a ajouté Rodd Quinn. «  Il nous a montré ce que cela signifiait d’embrasser d’autres cultures sans perdre son identité. »

Un parcours exceptionnel

Né au Royaume-Uni d’une mère chanteuse et d’un père qui quittera rapidement le foyer, il débarque à l’âge de 6 ans en Afrique du Sud. Il découvre un monde de coexistence entre blancs et noirs qui le marquera. Revenu à Johannesburg, l’adolescent arpente les banlieues où vivent les travailleurs zoulous. Il apprend leur langue, leur danse et leur musique traditionnelle. Il suit également des études sur la culture zoulou à l’université, un peuple qui a été pour lui un foyer, dira-t-il plus tard. «  Il y a eu une période de ma vie où j’ai regretté de ne pas être noir. »

À 17 ans, Il rencontre le musicien Sipho Mchunu avec lequel il fonde le groupe Juluka. Un blanc jouant avec un noir, leur collaboration dépasse ce qui est tolérable. Ils sont censurés dans tout le pays. « Nous devions faire preuve de mille et une astuces pour contourner la myriade de lois qui empêchaient tout rapprochement interracial ». En 1979, ils écrivent « Universal Men », un album qui les fait accéder à la célébrité. Johnny Clegg refusait toute affiliation à une idéologie particulière. « Je n’étais pas motivé politiquement mais culturellement ».

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