La France détient la plus importante économie agricole de toute l’Europe avec plus de 71 milliards d’euros en 2017. C’est la première dans la production des céréales, de viande de bœuf, de betterave … Cependant, les petites structures agricoles laissent la place aux grandes constructions industrielles et les jeunes délaissent la profession.
Face à la concurrence mondiale, la situation agricole de la France pourrait se dégrader.
Les contraintes des jeunes agriculteurs
Certains jeunes refusent de reprendre l’exploitation familiale pour de nombreuses raisons. Devenir agriculteur est un métier à plein temps. Il ne faut pas compter ses heures. Cependant, beaucoup de jeunes souhaitent avoir du temps libre pour leurs loisirs.
De plus, la profession n’est pas bien rémunérée. Selon la Mutualité sociale agricole (MSA), les agriculteurs ne gagnent en moyenne que 1 250 euros par mois et 30% d’entre eux touchent moins de 350 euros par mois.
Enfin, les jeunes sont réticents à se lancer dans une nouvelle exploitation car le coût d’installation est très coûteux. Même si le ministère de l’Agriculture offre des aides à l’installation la plupart se retrouvent endettés sur plusieurs années.
Le niveau de formation progresse
Par rapport à la génération précédente, les jeunes commencent à travailler plus tard dans une exploitation agricole et ont reçu une meilleure formation générale. Effectivement, le niveau de formation des exploitants s’est accru de façon significative au fil des générations. Alors que seuls les deux tiers des agriculteurs de 60 ans et plus ont suivi une formation au-delà de l’école primaire, presque tous les agriculteurs des générations suivantes ont eu au moins une formation secondaire.
Plus de jeunes femmes dans les fermes
La part des femmes dans les exploitations agricoles a également évolué. Le nombre de femmes de moins de quarante ans a augmenté de 10%. Elles représentent aujourd’hui environ 25% du secteur agricole.
Coralie Bois a 28 ans et a décidé de reprendre la ferme de son père et de sa mère à Dullin (Savoie). Au départ, elle n’avait pas pour vocation de devenir agricultrice. Ses parents comptaient davantage sur ses deux frères. Cependant, Joris et François, ont tous les deux suivis des carrières d’ingénieures. Coralie travaillait de son côté dans une coopérative laitière en tant que vendeuse. Lorsque ses deux frères ont quitté l’exploitation familiale, la jeune femme a effectué des travaux dans une maison abandonnée à côté de la ferme et a commencé à aider son père. Aujourd’hui cela fait trois ans qu’elle a repris l’exploitation. Elle gère la traite des vaches, les terres agricoles aux alentours pour les nourrir … Coralie n’a pas eu de mal à se faire une place, « l’agriculture suit les évolutions de la société française ».