Sainte Rita n’est pas une église comme les autres. Située dans le XVème arrondissement de Paris, à deux pas de l’Unesco, elle a pour particularité d’accepter les animaux, et même de les bénir. Mais aujourd’hui, elle se trouve menacée de destruction…
Chiens, chats, furets, lapins, mais aussi dromadaires, zèbres, boucs… Les fidèles de l’église Sainte Rita ont souvent des poils et quatre pattes. Ils viennent parfois du monde entier pour se faire bénir ou simplement assister à la messe dans ce lieu de culte assez particulier.
Une Arche de Noé en plein Paris
Sainte Rita est une église catholique gallicane qui officie depuis 28 ans. Mais depuis six mois, elle se trouve confrontée à des avis de démolition, la mairie de Paris ayant accordé un permis de construire. Monseigneur Dominique Philippe, évêque de l’église, déplore la décision du propriétaire de l’édifice : « L’association des églises catholiques apostoliques de Suisse vend à un promoteur qui veut faire un immeuble avec des logements sociaux, mais n’a pas prévu de chapelle », explique-t-il à France Info.
Le jugement aujourd’hui
Alors que le tribunal administratif de Paris doit rendre son jugement ce mardi, les paroissiens tentent de se mobiliser pour sauver leur église à travers une pétition et le lancement d’un appel pour trouver un local susceptible d’accueillir au moins 150 personnes à Paris ou en proche banlieue. Pour les habitués, l’église représente bien plus qu’un simple lieu de culte puisque certains y ont célébré les obsèques de leurs animaux défunts. Sa valeur symbolique est donc forte.
François Lusinchi, Président de l’Association Paroisse Sainte Rita, est l’un de ces fidèles : depuis dix ans, il assiste à la messe tous les dimanches avec son caniche, Vénus, qu’il a d’ailleurs connue à Sainte Rita. Si la justice condamnait l’église des animaux aujourd’hui, François Lusinchi compterait sur la générosité des donateurs, notamment étrangers, pour la racheter. « Le Qatar a racheté le PSG, alors ils peuvent bien racheter l’église Sainte Rita » a-t-il déclaré à Libération. Monseigneur Dominique Philippe, lui, garde espoir : après tout, il est l’évêque de Sainte Rita, avocate des causes désespérées…
Elisa Gorins