Pour sa reprise, l’Equipe de France a continué dans la lignée de la belle image laissée par le Mondial en accrochant l’Espagne à son tableau de chasse (1-0). Si ces derniers sont en pleine reconstruction, cette victoire reste une grande satisfaction.
On attendait beaucoup de cette équipe. Sans pour autant mettre une pression démesurée sur les épaules de ce jeune groupe, la différence de performance entre les adversaires du jour lors de la dernière Coupe du Monde parlait d’elle-même. Les Bleus ont retrouvé des ambitions dignes de leurs illustres prédécesseurs, et cela fait plaisir à voir. Ils ont donc assez logiquement disposé de l’Espagne, sans la dominer outrageusement. Mais le message est là : pour s’imposer au Stade de France, il faudra se lever tôt.
Peu d’occasions
Comme on vous l’annonçait hier, l’idée d’essayer un nouveau système germait dans l’esprit de Didier Deschamps. C’est donc en 4-2-3-1 que les Tricolores se sont présentés hier soir. Un dispositif déjà visité par le coach au début de sa prise de fonctions. Les résultats n’avaient pas du tout été satisfaisants. Mais le contexte a changé, et l’équipe tourne bien. Au point que DD n’a pas hésité à tester cette option face à l’Espagne d’entrée de jeu. Pari gagnant donc pour l’ancien Olympien, même si tout n’a pas été rose. La première mi-temps est frustrante, puisque les Bleus montrent d’abord de bonnes intentions sans être véritablement dangereux. La Roja revient un peu mieux après une petite demi-heure, en posant le jeu comme ils l’ont si bien fait par le passé. Mais d’un côté comme de l’autre, les prises de risques sont trop rares et l’efficacité absente.
Au retour des vestiaires, l’Equipe de France revient à nouveau avec de meilleures intentions et est récompensée sur un beau mouvement collectif par un but de Benzema, injustement refusé. Les débats s’équilibrent à nouveau et les occasions redeviennent rares. Les nombreux changements de part et d’autre apportent évidemment de la fraîcheur, mais aussi une certaine désorganisation. Un an plus tôt, elle aurait sûrement craqué en fin de match, voire avant. Mais qu’on se le dise : la France effectue un retour parmi les meilleures nations mondiales. Et elle va le confirmer sur une jolie combinaison qui va permettre à Loïc Rémy d’offrir la victoire aux siens.
Des individualités en forme
Altruiste et volontaire, c’est encore une fois Mathieu Valbuena qui délivre la passe décisive à son ex-coéquipier. Replacé dans l’axe, le lutin a donc rempli son rôle en dynamisant le secteur offensif français. Pourtant, il n’est pas la plus grande satisfaction : Paul Pogba a encore su élever son niveau de jeu pour présenter une copie presque parfaite. Dans une position moins avancée qu’à l’accoutumée, le milieu de terrain de la Juve s’est tout de même payé le luxe d’étaler toute sa technique, nous gratifiant de râteaux et d’une roulette qui a fait lever le public. Sans pour autant oublier son travail défensif précieux, notamment dans le domaine aérien. Surtout, le joueur de 21 ans a encore une grande marge de progression. De très bon augure. Enfin, Raphaël Varane, même âge, a encore démontré, si toutefois quelqu’un ne l’avait toujours pas remarqué, son extrême maturité et ses qualités techniques largement au dessus de la moyenne. Enfin, les entrées de Rémy Cabella et de Lucas Digne, duo intéressant dans le couloir gauche, illustrant encore une fois la jeunesse de cette équipe. En résumé, l’animation offensive n’est pas encore au top, et les imperfections dans le jeu demeurent. Mais pour un match de reprise contre une équipe aux multiples talents, il y a de quoi être optimiste.
L’Espagne en reconstruction
Côté espagnol, la transition est en pleine action. A regarder le onze de départ, la Roja est toujours l’une des meilleures équipe du monde. Mais le groupe doit trouver ses nouveaux cadres et forger son identité. Les joueurs ne se connaissent pas encore assez, et les automatismes pas encore au point. Et la relève est dure à prendre, tant la génération précédente a excellé. Tous les nouveaux éléments intégrés par Del Bosque n’évoluent pas dans le même registre, à l’image de Diego Costa, qui peine toujours à s’intégrer dans le jeu malgré des qualités intrinsèques évidentes. Quoiqu’il en soit, les ibériques devront prendre leur mal en patience pour obtenir une équipe compétitive au plus haut niveau. Mais au regard des qualités individuelles de chacun, avec un coach si expérimenté, on voit mal comment l’Espagne pourrait ne pas redevenir un candidat naturel aux grands événements futurs.