Les Engagés est une association apartisane fondée en septembre 2017 par Grégoire Cazcarra. Créée à Bordeaux, on retrouve aujourd’hui le mouvement dans plusieurs villes comme Paris mais aussi Lille, Bordeaux, Nancy … grâce à l’engagement d’autres jeunes.
Leur but principal ? Renouveler l’engagement citoyen notamment chez les jeunes. Pour cela ils organisent tout au long de l’année des rencontres et débats sur des sujets variés d’actualité. Nous avons eu le plaisir de rencontrer le président et fondateur du mouvement, Grégoire Cazcarra, l’occasion d’en apprendre un peu plus sur ses motivations et sa vision pour le futur des Engagés.
D’abord j’aimerai commencer par quelques questions de présentation. Vous êtes le président mais également le fondateur des Engagés. Est-ce que vous pourriez m’en dire un peu plus sur vous, votre lien à l’engagement citoyen et votre volonté en créant les Engagés ?
J’ai 19 ans, je viens du Sud-Ouest et je suis étudiant à Sciences Po Paris et à la Sorbonne. J’en avais 17 lorsque, lycéen à Bordeaux, j’ai créé le mouvement. L’élément déclencheur a été la campagne présidentielle de 2017 au cours de laquelle j’ai senti, dans mon entourage, en parlant à mes amis, qu’un profond fossé s’était progressivement creusé entre les citoyens et les élus. La plupart des jeunes ne suivaient l’élection que d’un œil distant, souvent blasé, et les seuls à s’y intéresser ne ressentaient à l’égard des politiques que de la méfiance voire du mépris.
En créant Les Engagés, je voulais simplement réunir dans ma ville des jeunes de tous bords politiques pour refaire le monde autour d’un verre, sans jugement préconçu et en laissant chacun s’exprimer librement. Progressivement, la dynamique a pris de l’ampleur et nous avons commencé à rêver plus grand en déclinant le concept dans plusieurs villes !
Mais la volonté n’a pas changé : persuader chaque jeune, un par un, que sa voix compte et qu’il a tout intérêt à s’intéresser à la politique pour comprendre le monde dans lequel il vit.
Etant vous-même étudiant, est ce qu’on peut dire que les jeunes sont le public principal ciblé par Les Engagés ? Pour vous, y’a-t-il nécessité particulièrement importante de revitaliser le débat citoyen à l’échelle des jeunes ?
Forcément, les jeunes sont au cœur du projet des Engagés. Contrairement aux discours médiatiques habituels caricaturaux sur la jeunesse « désabusée » ou « désengagée », je suis convaincu qu’une immense majorité de jeunes ont soif d’engagement. Or, la plus-value des Engagés, mouvement créé par et pour les jeunes, c’est justement d’avoir adopté les codes (notamment via les réseaux sociaux) de la nouvelle génération. Les jeunes ont un rôle à jouer dans la « vie de la cité » : ce sont eux qui feront la France de demain et font déjà celle d’aujourd’hui. Avec Les Engagés, on essaie modestement, à notre petite échelle, de les en convaincre.
Les Engagés a été créé en septembre 2017. L’association a donc maintenant presque deux ans. Est-ce que vous pourriez nous décrire un évènement qui vous a particulièrement marqué que vous avez organisé ?
Un de mes meilleurs souvenirs cette année restera la conférence sur la place des femmes en politique que nous avons organisé en décembre à Paris avec un casting de choix : Nathalie Arthaud, Valérie Boyer, Aurore Bergé et Barbara Pompili, quatre femmes politiques aux profils très éclectiques réunies dans le même amphi le temps d’une soirée !
De manière plus générale, vous organisez principalement des débats et des rencontres. Y’a-t-il une gamme de sujets privilégiés lors des rassemblements ?
Les sujets que nous abordons sont très larges et divers ; le plus souvent ils sont spontanément proposés par les membres eux-mêmes ! En règle générale, le but est de choisir des sujets à chaque fois très différents – politiques, économiques, sociaux, internationaux, culturels… – en lien avec un phénomène d’actualité que nous tentons de remettre en perspective.
A titre d’exemple, nous avons reçu cette année à plusieurs reprises, en plein cœur de la crise des Gilets jaunes, des représentants du mouvement que nous avons fait débattre avec des citoyens de toutes sensibilités politiques (y compris des figures d’En Marche !). C’était autrement plus constructif et intéressant que les joutes verbales et polémiques stériles auxquelles on était habitués tous les samedis à la télé !
Le mouvement se revendique comme apartisan mais y’at-il une tendance politique principale qui se dégage du mouvement et des actions qui sont menées?
Notre mouvement a construit sa raison d’être sur le dépassement des clivages partisans. Les Engagés ne sont donc pas là pour militer en faveur de tel ou tel programme politique, mais pour susciter la curiosité des jeunes et leur donner les moyens de se forger librement une opinion.
Ainsi, si la plupart de nos membres trouvent dans le mouvement une manière de s’engager sans avoir à « s’étiquetter », certains cumulent militantisme dans un parti – quel qu’il soit – pour défendre leurs idées et investissement au sein des Engagés pour confronter celles-ci à celles des autres.
Quelles actions vous voulez mettre en place par la suite ? Est ce qu’il y a un projet en particulier qui vous tient à cœur, peut-être pour l’année à venir ?
L’an prochain, nous allons bien-sûr poursuivre et intensifier les débats « classiques » qui ont forgé l’ADN des Engagés, mais l’enjeu sera aussi de nous diversifier en mettant en place de nouveaux formats plus originaux. Conférences, afterworks, speed-debates, talks, concours d’éloquence, happenings… : les opportunités possibles sont très vastes.
Sur le plan mathématique, l’idéal serait de dépasser, même si ça ne sera pas une mince affaire, la barre des 50 évènements entre début septembre et fin mai 2020.
Le mouvement se développe et de nouvelles antennes ont été ouvertes notamment à Lille et à Nancy. Est-ce que chacune de ces antennes des Engagés sont destinées à évoluer conjointement, avec une direction commune ou bien vont-elles suivre leur propre chemin ?
Chaque antenne des Engagés est autonome, tout simplement parce que les besoins et les envies ne sont pas les mêmes dans chaque ville et nous devons nous y adapter. En revanche, plus le nombre d’antennes va croître, plus nous allons tâcher de créer des synergies entre antennes !
C’est la force de notre mouvement : personne ne fait la même chose au niveau local, chacun est libre de proposer des idées nouvelles, mais tout le monde partage la même vision !
Aussi, je n’exclue pas par exemple l’organisation, un jour, d’un évènement « national » qui rassemblerait pour une soirée ou un week-end des membres de toutes nos antennes.
Est-ce que vous avez une vision pour le futur des Engagés ? Dans quel sens est-ce que vous aimeriez voir Les Engagés évoluer ?
Franchement, pourquoi nous fixer, par principe, des limites ? Pourquoi ne pas imaginer, un jour, dépasser les 10 antennes actives ou les 100 évènements annuels ? Ça relève encore du fantasme, mais rien n’est impossible ! Au-delà des chiffres, toute la question reste celle de la capacité – ou non – du mouvement à devenir pérenne sur le long terme : c’est un sacré challenge !
En tout cas, je me sens d’autant plus libre de rêver grand que le mouvement a déjà dépassé toutes mes espérances, donc quoi qu’il se passe demain l’essentiel est déjà réussi !
Pour tous ceux qui sont convaincus par votre initiative, comment vous trouver et vous rejoindre ?
Pour découvrir notre mouvement, le plus simple est de se rendre directement sur notre site internet www.mouvementlesengages.com. Et pour celles et ceux d’entre vous que le mouvement intéresse, il vous suffit de nous envoyer directement un message sur notre Instagram @lesengages_mouvement ou notre page Facebook !
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