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Les États-Unis contre Facebook : le début de la guerre judiciaire

Pour la première fois de l’histoire, le président de Facebook Mark Zuckerberg a annoncé avoir suspendu le compte du président Trump suite à ses propos quant aux émeutes du 6 janvier. Ce monopole de l’information par les entreprises du numérique est au coeur d’un procès initié par 40 états américains. Une affaire qui pourra changer radicalement la donne.

Si la question de la puissance des entreprises du numérique se pose depuis l’émergence des réseaux sociaux comme un nouveau contre pouvoir, elle a pris une importance capitale ces dernières années notamment de par l’importance du flux d’informations transitant via lesdites plateformes et son influence sur le paysage politique mondial. On l’a vu pendant le printemps arabe, quand la mobilisation s’est organisée en ligne, et plus récemment au cours des élections américaines de 2016 et 2020, durant lesquelles s’est même envisagée une ingérence étrangère. Les opinions ne se forgeant plus par les canaux traditionnels, et les géants du numérique faisant preuve d’adaptabilité quant au contournement des régulations mises en place tout en bénéficiant du dumping fiscal instauré par quelques pays, la communication des dirigeants s’est faite plus menaçante et les projets de législation plus contraignants. Que ce soit la taxe GAFAM proposée par le gouvernement français, la tentative de Loi Avia sur le contrôle des propos haineux, ou bien les déclarations de Donald Trump à l’encontre de Twitter, la volonté des états de reprendre le contrôle sur ces nouveaux modes de communication s’est raffermie.

La question de la puissance économique

La Tribune

La plainte des 46 états américains vise en particulier la taille acquise par les différentes plateformes. Il ne faut pas oublier qu’en plus du réseau social, l’entreprise Facebook possède la messagerie WhatsApp et Instagram. Or, elle n’est pas la seule à pratiquer l’intégration horizontale, qui consiste à étendre ses activités en effectuant l’acquisition de nouveaux pôles. L’exemple le plus frappant est Alphabet: la maison mère de Google comporte en sus du moteur de recherche un service de messagerie, un cloud muni de différents logiciels de traitement de document, le site de streaming de vidéos youtube… soit bien plus que les services qui étaient proposés en 1998.

Cette pratique, en plus d’étendre l’emprise économique d’une corporation lui permet une suprématie technologique. Ainsi, en plus de nouveaux services, les GAFAM font l’acquisition de Start-ups développant de nouvelles technologies, s’assurant ainsi le monopole. Par exemple, en 2010, le groupe Apple a fait l’acquisition de l’entreprise Polar Rose spécialisée dans la reconnaissance faciale, ce qui a permis le développement du système de reconnaissance faciale portable présent dans les appareils de la marque depuis 2017.

C’est ainsi que l’autorité de régulation de la concurrence cherche à pousser Facebook à s’alléger de certaines de ses filiales, ce qui constituerait un précédent énorme, ouvrant une brèche dans les défenses des géants du numérique.

Le pouvoir des données et du temps de cerveau disponible

Ce qui est reproché en préambule de la plainte est le manque de déontologie des plateformes numériques présent jusqu’à leur modèle économique: en effet, à l’instar des autres entreprises mises en cause, Facebook collecte les données des utilisateurs afin de les vendre à des fins publicitaires. Cette omnipotence doublée à un manque de transparence, questionnant de fait l’idée de vie privée, doublée à l’anonymat parfait permis sur l’espace numérique taclent durement la souveraineté des états. C’est ainsi qu’a été établi le

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