Même si la météo pourrie nous permettrait d’en douter, l’été est enfin arrivé et l’heure des départs en vacances a sonné. Alors que les juilletistes se reposent et que les aoûtiens s’impatientent, analysons les habitudes des touristes français.
Casquette sur la tête, lunette de soleil sur le nez, tongs aux pieds et chemise hawaïenne sur le dos. Ou costume en lin blanc, Rayban, chaussure Bateau et valise à roulettes. Quel est donc le profil du touriste français ? Hors des clichés, voici quelques éléments de réponse pour tenter de le cerner.
Roi des congés payés
Avec cinq semaines de congés payés et 11 jours fériés par an, la France est dans le top 10 des pays du monde les plus généreux avec ses salariés. Tout l’inverse du Japon, où les Nipons ne prennent parfois pas leur unique semaine de repos annuelle, afin de ne pas passer pour des fainéants.
Les congés payés français sont hérités de 1936 et sont, depuis, un avantage intouchable. Tout salarié y a droit, quel que soit son emploi, sa catégorie ou sa qualification, la nature de sa rémunération ou son horaire de travail. Destinés à améliorer les conditions de vie de travailleurs, les congés payés ont permis la généralisation du tourisme de masse et ont fortement contribué à faire remonter le pouvoir d’achats des Français. Bien qu’aujourd’hui, avec la crise économique mondiale, le budget que la population française alloue à ses vacances est d’environ 1 319 euros tout compris. Soit une enveloppe en baisse de 4% par rapport à l’année dernière.
Les vacances, une nécessité pleine de bienfaits : évacuer le stress, prendre du repos, savourer la vie, profiter de sa famille et de ses amis… bref, décompresser. Enfin, pas tout à fait puisque rares sont les Français qui coupent leur téléphone en vacances. Et les cartes postales ne sont plus à la mode, détrônées par les e-mails qui peuvent être envoyés de partout étant donné l’omniprésence du Wifi gratuit, même dans les zones les plus reculées. Congés payés, certes, mais toujours branchés.
A la dernière minute… et en France
D’après un sondage Ipsos de mai 2014, pour économiser de l’argent et bénéficier d’ultimes offres promotionnelles, 34% des Français attendent le dernier moment pour choisir leur destination de vacances. Certains vont même plus loin puisque 21% des Français n’organisent que leur transport et décident de saisir les meilleures opportunités une fois sur place.
Quant à la destination, le Français… reste à domicile. En effet, la France demeure en tête du classement pour les hexagonaux (et ce, principalement, pour une question de budget, en baisse pour 36% des personnes interrogées). Mais aussi pour les 52% de touristes étrangers qui en font le pays le plus visité du monde depuis plus de vingt ans ! D’ailleurs, 30% des Français admettent voyager vers des destinations qu’ils connaissent déjà.Et sans surprise, le critère climatique étant privilégié, les Français préfèrent la mer à la montagne. Histoire d’avoir les pieds dans l’eau plutôt que dans les coteaux.
Quant à ceux qui ne sont pas chauvins et comptent aller plus loin (principalement en Europe et en Amérique du Nord), ils tenteront de se faire inviter chez des proches ou de dormir chez l’habitant à hauteur de 16%.
La voiture, le moyen de transport préféré
A la veille des grandes transhumances estivales, et bien que les prix à la pompe explosent depuis plusieurs années, l’engouement des Français pour les voyages en voitures ne s’essoufflent pas. Bien au contraire : pendant deux mois, le trafic sera classé rouge, voire noir, par Bison Futé, compte tenu de l’affluence d’automobilistes sur la route des vacances. Et plus particulièrement sur l’A6, où des millions de Français transitent chaque été, créant des centaines de kilomètres de bouchons.
Moins écologique que le train, moins rapide que l’avion, et obligeant le conducteur à s’arrêter toutes les deux heures dans une station services, la voiture n’a pas beaucoup d’avantages. Pas même son prix puisque, en comptant les pleins aller-retour, l’assurance et l’achat, on dépasse largement le tarif d’un Paris-New York en avion sur une compagnie même pas low-cost. D’autant que sur la banquette arrière, les enfants s’ennuient très vite et finissent par répéter inlassablement : « quand est-ce qu’on arrive ? » ou « j’en envie de faire pipi ». Mais partir en vacances en auto est comme un rituel culturel très français. Alors, heureusement que les applications (iCahiers, CandyCrush…) et les lecteurs DVD existent pour les occuper.
Logements : la location privilégiée
Quel est le bon compromis quand on veut du confort en vacances mais qu’on n’a pas vraiment le budget en conséquence ? La location. Les Français seront d’ailleurs 43% à choisir ce mode d’hébergement cette année. Ce qui fait les beaux jours de sites comme Center Parcs ou Pierre & Vacances, dont les chiffres d’affaires parviennent à se maintenir malgré la crise. Mais il y a aussi la location entre particulier, type « on a échangé nos maisons », grâce à des plateformes comme Abritel, HomeAway ou Homelidays.
En contrepartie, selon le précédent sondage Ipsos, 29 % des 18-24 ans et 32 % des ouvriers privilégieront le camping, peut-être plus populaire mais clairement plus abordable et aussi plus convivial. L’hôtel, lui, est privilégié par les couples sans enfants. Quant aux plus de 65 ans et aux retraités, ils ont souvent la chance de posséder une résidence secondaire où se retirer. Et où leurs descendants viennent souvent squatter… Bref qu’importe l’habitat, tant que le dépaysement est là.
Bien manger, c’est le début du bonheur…
Faire des économies oui, mais sur la bonne chair, ça, jamais ! Au pays de la gastronomie classée au patrimoine culturel de l’humanité, c’est même un sacrilège. Et pas question d’ingurgiter des steaks frites toute la journée : on mange local ou rien. Selon une étude produite par momondo et portant sur les habitudes de consommation des Français en vacances, 42% d’entre eux disent préférer goûter les spécialités de leur lieu de villégiature et seuls 10% cuisinent eux-mêmes. De plus, moins de 3 Français sur 4 avouent être prêts à faire des économies sur la nourriture pendant leurs vacances. « Le Français est curieux de tout en vacances […] La nourriture fait partie intégrante des expériences sensorielles. Elle est une part de la culture et de l’atmosphère locale, caractéristiques les plus importantes que cherchent les voyageurs français lors de leurs déplacements. Manger et respirer les lieux visités sont fondamentaux pour revenir avec le sentiment d’avoir fait un beau voyage », explique Julie Pedersen, responsable des relations presse chez momondo.
La famille, c’est sacré
Comme à Noël, il semblerait que les vacances d’été soit le moment des retrouvailles familiales. Ainsi, 44% des vacanciers partiront avec les proches, d’après le sondage Ipsos 2014. Une bonne manière de resserrer les liens… enfin si tout se passe bien !
Et si, pour le sociologue Jean-Didier Urbain, « Les « Grandes vacances » n’existent plus » parce que de nombreux Français préfèrent partir au mois de septembre pour éviter la foule, la majorité demeure « bloquée sur un vieux schéma, les calendriers scolaires des enfants restant une grande contrainte pour la société, « ficelant » les parents dans leur mobilité ». C’est donc pour cette raison que vous risquez de croiser, sur votre lieu de vacances, pas mal de familles avec enfants au mois de juillet et août, mais moins après. Courage…
Et les vacances, c’est pour les chiens ?
On les oublie parfois mais les 63 millions d’animaux de compagnie que compte la France font un peu partie de la famille. Et bien qu’ils ne fassent déjà rien de leur journée, eux aussi ont quand même le droit de changer d’air et de vous accompagner en vacances. De nombreux lieux de villégiature les acceptent (moyennant un supplément financier). Et ils peuvent même prendre le train et l’avion en cabine avec vous (s’ils pèsent moins de 4 kilos et dans un panier) ou en soute s’ils dépassent ce poids.
Dans le cas contraire où votre meilleur ami à quatre pattes ne pourrait pas vous suivre dans votre périple, des pensions existent pour le faire garder. Des sortes de colonies de vacances canines ou félines qui s’apparenteraient presque à des hôtels cinq étoiles niveau confort et service. Sinon, vous pouvez toujours opter pour la famille d’accueil ou la garde par un voisin de confiance. Mais quoi qu’il en soit, ne faites pas comme les 100 000 imbéciles qui abandonnent chaque été leur compagnon, selon la SPA !
A part ça… Radio VL vous souhaite de bonnes vacances !