Les chiffres autour de la masturbation féminine ne font qu’augmenter ces dernières années. 56% des femmes déclarent se masturber régulièrement.
Selon un sondage Ifop réalisé pour The Poken Company en mars 2021, 78% des Françaises déclarent s’être déjà masturbés dans leur vie. Des chiffres en hausse par rapport à 2017 où 74% des femmes s’étaient déjà adonnés à ce plaisir solitaire.
L’étude réalisée dans cinq pays européens (France, Espagne, Italie, Allemagne, Royaume-Uni) montre des évolutions significatives de l’onanisme chez les femmes dans les pays latins. En Italie (44% à 53% entre 2016 et 2021) et en Espagne (60% à 71%), les femmes se masturbent de plus en plus régulièrement. Des chiffres qui permettent de rattraper le retard sur les pays germaniques où le plaisir solitaire féminin était déjà bien ancré. Dans ces pays où la religion catholique est très présente la masturbation a toujours été mal vue mais les mentalités ont commencé à changer.
On remarque le même phénomène en France. En 2021, 56% des femmes déclarent se masturber au moins une fois tous les trois mois contre 41% en 2017. Une hausse qui peut s’expliquer par les différentes phases de confinement. Mais, surtout grâce à un accès de plus en plus facilité au contenu pornographique.
La pornographie se démocratise
La pornographie réservée aux hommes n’est qu’une fausse thèse collective qui s’est répandu. 47% des femmes sondées dans toute l’Europe déclare avoir déjà été sur un site pornographique. Des chiffres en constante évolution puisqu’en 2006, seulement 6% de Françaises déclaraient s’être rendus sur un site porno. En 2021, elles sont désormais 50% montrant une démocratisation de son utilisation.
Le tout numérique, une nouvelle méthode de regarder des contenus pour adulte. Les contenus regardés en DVD, VOD ou à la TV sont littéralement en chute libre. 58% des Françaises avaient regardé du porno sur ce support en 2016 contre 42% aujourd’hui. On remarque la même baisse dans tous les pays sauf en Allemagne qui connaît une hausse.
Une pratique qui reste toujours basse avec 22% des Françaises qui déclarent avoir visionnées une vidéo pornographique durant les trois dernier mois. Et même tabou puisque seulement 28% des femmes avouent avoir regarder du porno à leurs amis (32% avec leurs amies). Même avec leurs partenaires sexuels, cela reste compliqué à aborder puisque 63% d’entre eux sont au courant de cela.
« Contrairement à certains clichés longtemps véhiculés sur le sujet, la consommation de pornographie n’est pas qu’une affaire d’hommes. En France comme dans les autres grands pays européens, le nombre de femmes ayant déjà goutées à ce genre cinématographique est en hausse constante depuis plusieurs années […] sous l’effet d’un changement des représentations culturelles sur le sujet mais aussi d’une dématérialisation de sa consommation : la masse de sites X disponibles offrant aux Européennes un accès plus aisé, discret et bon marché aux films pour adultes » explique le professeur Fr. Krauz.
Des accessoires pour accompagner la masturbation
L’utilisation d’un sextoy devient une pratique de plus en plus conventionnelle. En 2007, seulement 9% des femmes déclarent avoir déjà utilisés un vibromasseur. Un chiffre qui a quintuplé aujourd’hui puisque 46% des femmes ont déjà tenté l’expérience. Des données qui connaissent une lente évolution depuis 2017 (43%). La crise de covid-19 n’a pas accéléré ce phénomène.
« Dans les autres pays, un clivage nord/sud se détache par rapport aux données. Les Européennes vivant dans des sociétés marquées par une certaine éthique égalitaire en matière de mœurs, se distinguent par une plus grande intégration des sextoys dans leur répertoire sexuel (61% en Allemagne, 60% au Royaume-Uni). A l’inverse, dans les pays latins influencés par le discours moral de l’Eglise catholique, leur usage apparaît moins fréquent (ex : 30% en Italie, 46% en France, 57% en Espagne) ».
La proportion de femmes se masturbant de plus en plus demeurent supérieurs à celles des hommes. Malgré tout, la masturbation féminine reste toujours en retrait comparé à la masturbation masculine. « En effet, alors que la masturbation constitue un comportement quasiment universel dans la gent masculine (95%), elle reste toujours une expérience moins répandue dans la gent féminine (78%) où elle est, d’ailleurs, une pratique beaucoup plus occasionnelle : seules 20% des femmes se masturbent au moins une fois par semaine, contre 50% des hommes ».