Jusqu’au 1er janvier, Radio VL vous donne rendez-vous chaque jour pour revenir sur une personnalité ou un fait marquant en 2016. En 2ème position, nos confrères d’iTELE qui ont lutté pendant 30 jours face à l’arrivée de Jean-Marc Morandini et pour la sauvegarde de l’éthique journalistique de la chaîne d’informations.
Morandini, l’un des responsables de la crise
Nous vous en parlions hier puisqu’il occupe la troisième place de notre classement, Jean-Marc Morandini a été assez mal accueilli par la rédaction d’iTELE. Les journalistes de la rédaction, au moment où son nom a été cité en juin pour qu’il reprenne une case quotidienne, se sont montrés hostiles à le compter parmi eux. Entre son ancienne émission dans les années 90 sur TF1, son blog médias où les plagiats sont réguliers et la qualité à désirer et ses anciennes émissions sur NRJ 12 autour de la téléréalité, Morandini est catalogué dans l’opinion publique et dans le métier comme le “Monsieur buzz”, une image qui a alors fait peur à la rédaction de la chaîne info, qui ne voulait pas s’y associer.
Alors, lorsque l’enquête des Inrocks révèle que l’animateur-producteur aurait organisé des castings dénudés et fait des propositions sexuelles à des acteurs d’une websérie, pour les équipes d’iTELE, le non est encore plus catégorique. La direction de la chaîne va dans ce sens en annonçant le report du début de l’émission à une date future.
EN SAVOIR PLUS : Quel avenir pour Morandini après l’enquête des Inrocks
Cette date future, c’est en octobre 2016. Entre deux, Vincent Bolloré, grand patron du groupe Canal +, aura passé deux ou trois coups de fil. En effet, Morandini et Bolloré sont proches et ce dernier a décidé début octobre de la mise à l’antenne de l’animateur dans une émission quotidienne à la mi-octobre, “comme prévu”. La rédaction est stupéfaite. Celle-ci vote une motion de défiance contre la chaîne pour atteinte à son image.
Le lundi 17 octobre, les journalistes se mettent en grève au moment où Morandini s’apprête à faire sa première de Morandini live. Le directeur adjoint de la rédaction, Alexandre Ifi, annonce son départ le jour même et son équipe s’apprête à réaliser l’une des grèves les plus longues de l’histoire de l’audiovisuel.
Au huitième jour de grève, l’émission de Morandini est suspendue “le temps de la grève”, et le lancement de CNEWS, nouvelle version d’iTELE, est repoussé. Mais les demandes des grévistes ne sont pas prises en compte. Après quelques rappels à l’ordre du CSA sur l’éthique et la formation d’un comité dédié, et des rendez-vous entre les ministères du Travail, de la Culture, des représentants de Canal+ et des journalistes, la grève s’achève le 16 novembre.
iTELE ne revient pas sur son choix de placer Morandini à l’antenne, mais les journalistes qui ne souhaitent pas travailler avec lui le peuvent. Sur le volet social, des avancées sont aussi à constater, notamment pour ceux qui ont souhaité partir, avec une revalorisation des indemnités de départ. Aussi, un poste de “directeur de l’information délégué” a été créé pour garantir l’indépendance des journalistes et un comité et une charte d’éthique ont été formulés.
Un bilan désastreux pour iTELE
La crise ouverte a complètement fragilisé la chaîne d’information en continu. Déjà distancée en audience avant l’arrivée de Vincent Bolloré à la tête du groupe Canal +, la chaîne a perdu la quasi totalité de ses téléspectateurs depuis le début du mouvement historique de grève de 31 jours. En septembre 2016, BFM TV réunissait 2,2% de parts de marché devant iTELE qui totalisait 0,9% d’audience. Depuis la grève, iTELE ne dépasse plus les 0,3% de parts de marché, passant derrière LCI qui a atteint en octobre dernier pour la première fois de son histoire 0,5% d’audience grâce à la grève chez sa concurrente directe.
Une rédaction décimée
Dès sa prise en main du groupe Canal +, Vincent Bolloré a remercié la dirigeante en place Céline Pigalle, passée chez BFM TV aujourd’hui, pour la remplacer par un de ses fidèles, Serge Nedjar, patron de Direct Matin. Céline Pigalle n’est pas le seul départ que compte la chaîne. La grève a entraîné le départ de près de cents journalistes et techniciens dont les stars de l’antenne Olivier Ravanello, Julien Arnaud, Michael Darmon, Amandine Bégot et Antoine Genton, porte parole des grévistes.
Ces nombreux départs ne permettent plus à la chaîne d’être en direct toute la journée. Elle diffuse des rediffusions de reportages entre sa matinale et ses programmes du soir. Pire : lors des week-ends de Noël et du Nouvel an, aucun programme en direct n’a été diffusé. Les concurrents directs d’iTELE tels que BFM TV, LCI et franceinfo: ne se sont pas privés pour embaucher une partie des journalistes partis avec indemnités grâce à l’ouverture d’une clause de conscience.
CNEWS : une relance d’iTELE qui s’annonce compliquée
Le lancement de CNEWS, le nouveau nom d’iTELE qui doit relancer la chaîne, est sans cesse repoussé faute de journalistes et d’une grille des programmes finalisée. Selon les dernières rumeurs du site Les Jours, Jean-Marc Morandini arriverait à 9h et Pascal Praud à 10h. Eric Zemmour et les frères Bogdanov seraient en négociation pour faire leur apparition sur la chaîne. Affaire à suivre.
C’est tout pour aujourd’hui ! Rendez-vous demain à 9h pour découvrir qui Rado VL a placé à la première place de notre classement
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