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Les plus grandes dictatures du monde (2/3) : Le Turkménistan, vestige de l’URSS

Gourbangouly Berdimouhamedov est à la tête du Turkménistan depuis 2006. Culte de la personnalité, contrôle de la presse, fermeture à l’étranger. L’autocrate tient le pays entre ses mains.

Les origines

Pour commencer, le Turkménistan est un ancien territoire de l’URSS. Le pays prend son indépendance au moment de la chute de l’empire soviétique en 1991. Pour ses premières élections, Saparmat Nyyazow est élu président de la République avec 99,5% des voix. Dès son arrivée au pouvoir, il met en place un culte de la personnalité envers sa personne. Son visage apparait encore sur des billets de banque.

A son décès en 2006, Gourbangouly Berdimouhamedov lui succède. Il remporte les élections avec un score pharamineux de 89%. Il dirige alors le pays d’une main de fer. Le dirigeant est à la tête d’une véritable dictature. L’autocrate a mis en place un culte de la personnalité. Il se fait nommer « Arkadag » par sa population qui signifie « le protecteur’. Ses textes sont distribués dans tout le Turkménistan et il a fait ériger une statue en bronze de 21 mètres de haut en son honneur en plein milieu de la capitale Achgabat.

Statue de Gurbanguly Berdimuhamedow (Crédit : Amustard)

Un contrôle de l’information

Les habitants ont peu accès à la presse internationale et les informations diffusées dans le pays sont contrôlés par le pouvoir. Le Turkménistan apparaît à la 178ème place sur 180 du classement de la liberté de presse en 2021 établie par Reporters Sans Frontières. L’accès à internet est fortement contrôlé et aucunes ONGs étrangères ou correspondants ne peuvent s’installer sur le territoire. Les informations sur place sont donc compliquées à obtenir et à faire remonter.

Le Turkménistan refuse toujours de reconnaître des cas de covid-19 sur son territoire. Le pays a longtemps refusé de suivre les recommandations de l’OMS pour lutter contre le coronavirus. Les autorités nationales se plaçaient même à contre courant. Le port du masque lors des rassemblements étaient punis d’une amende avant un rétropédalage du gouvernement. Le ministère de la santé annonçait finalement que le masque devait être porter en raison d’une concentration accrue de poussières dans l’air.

Gourbangouly Berdimouhamedov refuse tout mouvement de contestation à l’égard de son pouvoir. Les manifestations sont fortement réprimées. Les participants et leurs familles sont menacés par les services secrets. Les autorités turkmènes pour éliminer les dissidents au pouvoir n’hésitent pas à fabriquer de fausses preuves pour les faire emprisonner. Par exemple selon Amnesty International, un Turkmène, Pygambergeldy Allaberdyev a envoyé des photos et des vidéos des dégâts provoqués par un orage à ses proches à l’étranger. Peu de temps après, il s’est fait arrêter puis emprisonner pour six ans pour houliganisme. Cette dictature ne veut laisser fuiter aucunes informations compromettantes.

Des interdictions spéciales

L’année dernière, le président a annoncé que les hommes de plus de 40 ans ne pouvaient plus se teindre les cheveux en noirs. Cela s’explique par les chevelure grisonnantes de Gourbangouly Berdimouhamedov à cause de la vieillesse. Il refuse de rencontrer lors de réunion publique toutes personnes avec des cheveux noires.

Le président a aussi interdit la circulation en voiture noire au Turkménistan. Tous contrevenants peuvent se voir leur véhicule saisit avant de devoir le repeindre. Des interdictions qui ne trouvent aucune explication logique puisque n’apparaissant dans aucune loi promulguée. Les caprices du dictateur vont très loin. Celui-ci n’apprécie juste pas les couleurs sombres.

Certaines minorités sont aussi persécutés ou perdent certains de leurs droits. Les femmes ne peuvent plus conduire de véhicule tandis que tout acte homosexuel est répréhensible par la loi. Une grande partie d’entre eux sont envoyés en prison.

Les ONGs n’arrivent pas à déterminer le nombre de prisonniers politiques. Avec des conditions de détention catastrophiques (tortures), les droits de l’homme sont loin d’être respectés. Amnesty International rapporte qu’‘ »on était toujours sans nouvelles d’au moins 120 détenus, victimes de disparition forcée ». Ces hommes sont en prison pour la plupart depuis des dizaines d’années.

Malgré tout, Gourbangouly Berdimouhamedov cherche à s’ouvrir à l’international grâce au cyclisme. Un véritable soft power pour lui. Le pays devait normalement accueillir les championnats du monde de cyclisme sur piste en 2021.

A lire aussi : Les plus grandes dictatures du monde (1/3) : L’Erythrée, petit pays mais grande dictature

Les plus grandes dictatures du monde (3/3) : La Biélorussie, la dernière dictature d’Europe

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