Le dernier film du réalisateur britannique David Mackenzie mérite vraiment le détour.
C’est l’histoire d’un jeune homme de 19 ans, Eric, qui est « surclassé » dans une prison pour adulte, monde connu pour sa dureté. Alors qu’il essaye de s’en sortir par lui-même, la plupart du temps avec beaucoup de rage et de violence, il retrouve son père, Neville. Les deux ne se connaissent presque pas car « Nev » a été enfermé peu après la naissance de son fils.
La relation père/fils prend de plus en plus d’ampleur au cours du film et finit par prendre le dessus sur tout le reste. La violence n’est finalement pas le thème principal et c’est ce qui donne au film une tonalité beaucoup moins sombre que la plupart des films carcéraux des années 2000.
L’autre thème intéressant et qui différencie ce film des autres est celui de la réinsertion. Souvent ignoré ou très peu évoqué, il prend dans ce film une place primordiale à travers le petit groupe de parole auquel s’intègre Éric. A travers lui, on découvre qu’il est important pour certains prisonniers d’essayer de se contrôler et de parler de la libération afin de mieux appréhender la situation au moment voulu.
Quant à la vie quotidienne en prison, elle est abordée de manière simple, sans artifice. Le réalisateur a affirmé s’être inspiré de L’Évadé d’Alcatraz (1979) de Don Siegel pour son « épure, son refus de tout sentimentalisme et sa pureté du réalisme ».
Il est aussi important de noter l’interprétation magistral de Jack O’Connel. Ce dernier confirme ici son talent pour les films violents, qui représentent en fait, la majorité de son répertoire. D’ailleurs, Les poings contre les murs nous rappelle un peu son premier film, sorti en 2006, This is England, qui traitait de jeunes, plongés dans un univers agressif.
Cependant, l’acteur anglais a affirmé que ce serait sûrement son dernier film dans ce registre car il souhaite tenter de nouvelles expériences.
A noter : Étrangement, le film est absent dans beaucoup de salles parisiennes.