
Certains casinos proposent des programmes VIP pour attirer et fidéliser les gros joueurs. Dîners offerts, séjours dans des hôtels de luxe ou bonus exclusifs font partie des avantages mis en avant. Mais ces offres sont-elles vraiment aussi intéressantes qu’elles en ont l’air ? Et surtout, à qui profitent-elles vraiment ?
Derrière le glamour et les promesses, certains joueurs vivent une réalité bien différente. Car si l’on gagne parfois, on perd aussi beaucoup, et les privilèges peuvent vite se transformer en piège. Plusieurs flambeurs ont vécu les coulisses du statut VIP, pour le meilleur… ou pour le pire.
Thomas Fabius, loin de la politique et proche des salles de jeu
Thomas Fabius a longtemps profité des privilèges offerts aux gros joueurs dans les casinos, comme le casino Julius et d’autres enseignes du monde entier. À noter que Julius Casino offre aussi une expérience VIP en ligne autour de la Rome antique, avec des jeux sécurisés, des promotions et des tournois réguliers pour ses joueurs.
Séjours offerts, accès privé aux tables, services de luxe… Thomas Fabius aurait bénéficié d’un traitement VIP. Fils d’un haut responsable politique, il a mené une vie faite de mises folles et de voyages dans les plus grands casinos.
Las Vegas, Monaco, Marrakech… Il a enchaîné les parties à la roulette avec des mises à plusieurs zéros. Mais derrière les privilèges, les ennuis s’accumulent : dettes impayées, chèques en bois, enquêtes pour blanchiment. Il est même persona non grata dans plusieurs pays.
Aujourd’hui encore, Thomas reste poursuivi par la justice française et américaine. Mais cela ne l’a pas empêché de participer à une opération immobilière de 165 millions d’euros à Paris. Preuve que les apparences peuvent être très trompeuses dans le monde du jeu.
Kerry Packer, sans limite ?
Kerry Packer reste l’un des noms les plus célèbres du monde des casinos. Ce milliardaire australien ne jouait jamais petit, et son statut VIP atteignait des sommets. Hôtels cinq étoiles, tables privées, mises astronomiques… il exigeait le meilleur, et les établissements se pliaient à ses caprices.
À Las Vegas, il gagne un jour 33 millions de dollars, causant le licenciement d’une partie du personnel. À Londres, il décroche 400 000 dollars en quelques heures au casino Aspinall, qui finit par fermer peu après. Ses gains sont parfois si importants qu’ils menacent l’équilibre des lieux où il joue.
Dans le Ritz de Londres, il obtient une suite sur mesure, équipée d’une table de blackjack personnelle. Mise minimale : 12 500 dollars. Un soir, il y perd 24 millions en quelques heures, sans sourciller. Pour lui, le jeu n’est pas qu’un plaisir : c’est un mode de vie.
Les casinos adoraient son panache, car il attirait les regards et les gros joueurs. Mais il pouvait aussi leur faire très mal. Le statut VIP donne accès à tout, même à la possibilité de déséquilibrer une salle entière. Avec Packer, les limites n’existaient pas… sauf peut-être celles des autres.
Flamber, jusqu’à se brûler…
Le statut VIP fait rêver : champagne à volonté, chambres luxueuses, bonus exclusifs… Les casinos bichonnent les gros joueurs, mais jamais sans calcul. Car derrière le tapis rouge, les établissements misent eux aussi. À Las Vegas, certains n’hésitent pas à augmenter les lignes de crédit de joueurs comme Thomas Fabius, sans vérifier leur solvabilité. Une forme de pari : espérer qu’ils perdent avec de l’argent qu’ils n’ont pas.
Mais pour des casinos comme le Bellagio, quelques centaines de milliers de dollars ne représentent qu’un manque à gagner. « Ce genre de décision se prend en trente minutes », rappelle l’avocat Matthieu Escande. Le joueur joue gratuitement. Il ne gagne rien. Le casino, lui, ne perd rien non plus. Il ouvre une ligne de crédit, comme on déroule un tapis vert. Rien de plus.
Alors, les programmes VIP en valent-ils vraiment la peine ? Tout dépend du point de vue. Pour le casino, ils sont un outil stratégique. Pour le joueur… un piège en or massif.