Dans Life comme dans la réalité, découvrir la première forme de vie extra-terrestre semble être une bonne nouvelle. Sauf quand celle-ci n’envisage pas les relations humaines sous le signe de l’amitié..
Ryan Reynolds et Jake Gyllenhaal, deux des acteurs les plus hots du moment (dans tous les sens du terme) réunis dans un même film ? Voilà de quoi faire fantasmer toutes les midinettes qui se pâment devant les visages carrés des deux beaux gosses. Sauf que, ô surprise, les voici ensemble suant et saignant dans une série B de science-fiction osée et fort efficace.
Mais c’est quoi déjà… Life ? À bord de la Station Spatiale Internationale, les six membres d’équipage font l’une des plus importantes découvertes de l’histoire de l’humanité : la toute première preuve d’une vie extraterrestre sur Mars. Alors qu’ils approfondissent leurs recherches, leurs expériences vont avoir des conséquences inattendues, et la forme de vie révélée va s’avérer bien plus intelligente que ce qu’ils pensaient…
A lire aussi : Les 10 blockbusters qu’il ne faudra pas rater en 2017
Daniel Espinosa qui, comme son nom l’indique, est un réalisateur d’origine suédoise, fait depuis quelques années sa petite place sur la scène internationale, tranquillement mais surement. Safe House, actioner plutôt divertissant avec Denzel Washington et, déjà, Ryan Reynolds, avait été une belle surprise publique lors de sa sortie, en 2012, avec plus de 200 millions de dollars de recettes. Child 44, son film suivant, sombre traque d’un serial-killer d’enfants dans l’Europe d’après-guerre mettant en scène Tom Hardy, Gary Oldman et Vincent Cassel, avait eu moins de succès, mais laissait tout de même l’impression d’avoir affaire à un réalisateur visuellement et techniquement doué. En s’associant avec le duo de scénariste à l’origine des excellents Zombieland et Deadpool (aussi avec Ryan Reynolds, tiens donc), Rhett Reese et Paul Wernick, Espinosa met toutes les chances de son côté pour réussir son nouveau film. Banco : Life est une série B certes classique dans son scénario, mais rudement efficace, techniquement impeccable, et dont l’ambiance haletante vous donne de belles suées.
A lire aussi : Deadpool 2 : découvrez en exclusivité le premier teaser, bourré d’indices sur le film tant attendu !
Les règles du huis-clos spatial d’aujourd’hui sont toujours celles qui prévalaient à l’époque d’Alien, mètre-étalon en la matière : image sombre, musique pressante, personnages traqués, adversaire inconnu aux ressources insoupçonnées, et scénario mû par l’action. Conscient d’attaquer un sujet maintes fois revu (si ce n’est dans l’espace, c’est dans une station scientifique en Arctique comme dans The Thing, ou dans la jungle comme dans Predator) Espinosa active les bons leviers pour accrocher l’attention de son spectateur. L’exposition est rapide, l’environnement spatial très réaliste (merci Gravity et Seul sur Mars), et le nombre réduit de personnages (6) permet au rythme de s’installer en quelques scènes, elles-mêmes déjà très efficaces. Car le réalisateur (et ses acteurs, tous physiquement très investis) a parfaitement compris comment mettre au profit de la tension du film les contraintes d’espaces qui sont celles d’ISS, la Station Spatiale Internationale. Succession de tubes métalliques séparés par des portes hermétiques, elle est un lieu hautement claustrophobique, où l’absence de gravité ne permet que moyennement de s’enfuir en courant. A l’image d’un premier plan-séquence surprenant de maîtrise pour un film au budget aussi réduit (moins de 60 millions de dollars, ce qui n’est pas énorme pour le genre), toute la mise en scène utilise ingénieusement ces limites, pour mieux s’en libérer et en faire le cadre parfait d’un scénario malin.
Au centre de celui-ci : la créature venue d’outre-espace. Très bien servie par des effets spéciaux là aussi remarquables pour un budget si réduit, l’espèce de Flubber à l’intelligence inquiétante du début laisse vite place à un terrible prédateur au physique particulièrement adapté à l’espace. Face à lui, les humains n’ont que peu d’options à leur disposition : ce sont eux les proies, quoiqu’ils fassent.
Le casting s’avère lui aussi un pari gagnant. Ryan Reynolds est dans son personnage, classique désormais, de type doué mais à l’humour très Américain décontracté, tandis que Jake Gyllenhaal incarne parfaitement un scientifique froid et déterminé. Ariyone Bakare, Olga Diholvichnaya et Hiroyuki Sanada, respectivement le Black, la Russe, et le Japonais, obligatoires dans ces films de collaboration internationale, jouissent tous de personnages finement écrits, là aussi quelque chose qu’on ne voit pas souvent ces temps-ci. Rebecca Ferguson, enfin, nous prouve qu’après Mission : Impossible Rogue Nation et La Fille du Train, Hollywood est très loin d’avoir épuisé son talent, qu’on devine immense.
A lire aussi : 3 films de genre français à (re)regarder de toute urgence.
Si vous aimez la SF, le frisson, et une bonne excuse pour vous gaver de pop-corn, foncez voir Life – Origine Inconnue, petit film qui n’ambitionne rien d’autre que d’offrir exactement ce que l’on est en droit d’attendre de lui : du kiff !
Life – Origine Inconnue de Daniel Espinosa – En salles le 19 avril 2017