L’Olympique de Marseille s’est incliné sur sa pelouse face au Stade Malherbe de Caen 1-0. Une rencontre marqué par la démission de Marcelo Bielsa. Explications.
Le 23 mai 2015. C’est la date à laquelle l’OM a effectué son dernier match officiel au Stade Vélodrome. Un dernier match à domicile ponctué par une victoire 3-0 sur Bastia. Depuis, l’équipe olympienne a fortement été remaniée pendant l’intersaison avec le départ de nombreux cadres de l’effectif (Gignac, Ayew, Fanni) tous partis gratuitement. Beaucoup d’interrogations, beaucoup d’incertitudes, beaucoup d’a priori ont donc jalonné la stratosphère olympienne. A Caen une réponse sur le terrain?
Un but qui vaut Delort
Et ça démarre plutôt mal pour l’OM. Après un début de rencontre apathique sans réel danger pour le portier caennais, les Olympiens encaissent un superbe but d’Andy Delort dès la 20è minute. Fraîchement arrivé de Wigan, le natif de Sète déclenche une frappe sèche dans la lucarne, qui touche la transversale avant de se loger dans les filets d’un Mandanda impuissant. Laissé seul aux 20 mètres par Sparagna, qui a tardé à défendre au corps à corps, l’attaquant normand a pris tout son temps pour ajuster sa frappe et l’action ne pouvait se terminer autrement.
Cette action récompense vingt bonnes premières minutes de la part des Caennais qui ont respecté à la lettre le plan de jeu de leur entraîneur Patrice Garande. Ils ont verrouillés les ailes, qui est habituellement la zone de prédilection du jeu marseillais. Quant à l’attaque, les Caennais jouent à la verticale, tentent la profondeur, cassent les lignes malgré quelques approximations. Ces dernières sont utilisées par les Marseillais, touchés dans leur orgueil.
Des Olympiens fidèles à eux-mêmes
Les Olympiens, n’ont que peu fauté durant cette première période. Présents dans les duels, dans le jeu avec 62% de possession, ils se sont principalement créés des occasions sur coups de pieds arrêtés. Batshuayi à plusieurs reprises, Mendy qui a touché le poteau à la 21è, Alessandrini. Sans avoir été brillants, ils avaient l’occasion d’au moins égaliser avant d’espérer plus.
Et la deuxième mi-temps est la copie conforme de la fin de la première. Une kyrielle d’occasions côté olympien et des Caennais qui souffrent. Comme à son habitude l’an passé, l’OM effectue un pressing très important ce qui offre moins d’espace à ses adversaires qui n’effectuent plus le moindre bon appel. Mais malgré cette OM-nipotence sur la physionomie de la rencontre, les Marseillais ratent trop d’action qui leur porteront une nouvelle fois préjudice au coup de sifflet final.
Des choix tactiques surprenants
Lemina, le meilleur olympien ce soir n’a rien pu faire pour renverser la tendance.
Mené au score sans réel espoir pour la suite du match, Marcelo Bielsa doit procéder à des changements. Meilleur joueur côté marseillais, Mario Lemina est L’HOMME a tout faire de cette équipe qui peine à égaliser. Sorti quelques minutes après l’heure de jeu, il est remplacé par Bouna Sarr. Un remplacement qui interpelle donc, d’autant plus qu’il était placé en sentinelle devant la défense. Remplacé par un milieu plus offensif, c’est Romao qui prend sa place. Bien moins en verve que Mario »L’éminent », il peine à atteindre le niveau de ce dernier. N’obtenant pas le rendement escompté, ce replacement a totalement déstabilisé l’entrejeu marseillais et l’OM n’a pratiquement plus inquiété son adversaire. N’koudou, qui a remplacé Thauvin, a été incapable d’apporter ce petit plus qui aurait pu aider son équipe à égaliser. Sans doute un peu anxieux à l’idée d’évoluer au Vélodrome, il devra s’aguerrir davantage à l’entraînement s’il espère un jour modifier la hiérarchie établie.
Un recrutement déjà remis en cause?
Si le remplacement de Lemina a été un facteur qui a conditionné la fin de la rencontre (voir ci-dessus), force est de constater qu’excepté Mandanda et lui, aucun olympien n’a été au niveau ce soir. Trop jeunes, trop tendres, pas assez expérimentés, premier match avec leurs nouvelles couleurs, les excuses sont là mais le résultat l’est aussi. L’OM a été battu à domicile par un club qui joue le maintien. Même si beaucoup de joueurs présents dans le 11 titulaire étaient au club l’an dernier, ils risquent d’être remplaçants (Dja Djedje, Sparagna, Romao et Lemina si Diarra et Diaby retrouvent leur niveau d’antan, Barrada selon le dispositif tactique). D’autres comme Alessandrini ou Ocampos, étaient déjà remplaçants l’année dernière. Sachant qu’Ocampos est déjà parti pour être sur le banc, quid des remplaçants des remplaçants? N’koudou, Sarr et l’ancien Monégasque transféré définitivement cet été ne sont clairement pas au niveau de ce qu’on attend d’un joueur qui débute le match sur le banc de touche à l’OM. On ne remplace pas numériquement deux joueurs du calibre de Gignac et Ayew par deux jeunes inexpérimentés en Ligue 1 et qui étaient de surcroît remplaçants dans leurs clubs respectifs (Nantes pour N’koudou et Metz pour Sarr).
Pire encore les Olympiens sont engagés en Ligue Europa, ce qui va encore alourdir le calendrier de cette première partie de saison de 6 matchs en semaine. Si la méthode Bielsa est toujours aussi éprouvante et n’évolue cette saison, les joueurs ne tiendront pas la cadence et craqueront bien avant fin décembre. Malgré l’enveloppe allouée aux transferts très restreinte, Vincent Labrune a tenté de combler tous les desiderata de son entraîneur quant à lui quelque peu lunatique.
Pour renverser la tendance, les joueurs vont devoir totalement changer d’état d’esprit s’ils espèrent trouver un déclic, sinon les claques reçues ce soir se constitueront comme les premières d’une longue série.
Julien HOLTZER
MAJ: Marcelo Bielsa a donné sa démission lors de la conférence de presse d’après match !
Bielsa démissionne de l’Olympique de Marseille
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